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Intervention de Henri Emmanuelli

Réunion du 17 octobre 2011 à 17h00
Projet de loi de finances rectificative pour 2011 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHenri Emmanuelli :

Il est d'autant plus gênant de faire le genre de remarques qui furent les vôtres que les dates que vous avez citées étaient fausses.

Je remercie Jean-Pierre Balligand d'avoir rétabli les choses en rappelant un certain nombre d'évidences qui semblent avoir échappé à beaucoup.

Monsieur le ministre, vous avez dit ne pas comprendre notre position. Rassurez-vous, pour notre part, nous comprenons parfaitement la vôtre ! Nous comprenons que la nécessité ne vous laisse pas le choix et que, étant aux responsabilités non seulement depuis 2007, mais depuis 2002, vous soyez dans l'obligation de faire ce que vous faites aujourd'hui.

Si vous voulez comprendre notre position, il vous faut vous souvenir que, depuis quelques mois, les collectifs budgétaires se succèdent. Mais manifestement, d'un collectif à l'autre, vous ne vous souvenez pas du tout de ce que nous avions dit lors du précédent. Pourtant, je me souviens, lors du collectif de la fin du mois de juin, d'être monté modestement à cette même tribune pour vous dire ce que je pensais du plan de sauvetage de la Grèce. Je me souviens de vous avoir expliqué ce que j'en pensais : 21 % – en fait, 14 % pour les banques et 7 % pour l'État avec la diminution de l'impôt sur les sociétés –, ce n'était pas crédible pour les acteurs financiers.

Que s'est-il passé par la suite ? Il y a eu de nouveaux troubles durant tout l'été, et, si nous sommes aujourd'hui en train de discuter de Dexia en urgence, c'est bien en raison de cette tourmente financière estivale. Elle n'est d'ailleurs pas terminée : je constate aujourd'hui que les bourses ne donnent pas le sentiment de saluer comme il convient la réunion de préparation au G20.

À ce sujet, je ne sais pas ce qui se dit vraiment au G20, mais je suis vraiment très étonné. Les réunions préparatoires au G20 se succèdent comme les G20 eux-mêmes, mais je n'entends jamais évoquer le fond du problème. Ni au G20, ni au FMI, ni à la Banque mondiale, ni ailleurs, je n'entends parler des 600 000 milliards de dollars en circulation sur les marchés dits OTC. Les plus pessimistes parlent même de 700 000 milliards de dollars. Mes chers collègues, cela représente dix à douze années de PIB mondial ! Vous avez été banquier monsieur Goulard…

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