C'est peut-être là un changement, non pas du monde, mais de monde, auquel nous assistons.
Dans ce cadre, une loi volontairement circonscrite et très limitée nous est proposée, avec quelques mesures dont je ne récuserai certainement ni l'esprit, ni la lettre depuis que certaines ont été amendées, notamment à la suite des travaux de notre rapporteur en collaboration avec Mme la ministre. Je veux à ce propos saluer le travail accompli. Un certain nombre de dispositions ont donc été prises, disons-le clairement, pour maintenir la crédibilité de la France au regard du monde, et plus particulièrement de nos créanciers.
Oui, les mesures qui sont prises touchent plutôt les revenus du capital que ceux du travail. C'est une bonne chose. Oui, les mesures qui nous sont proposées vont dans un sens qui nous convient et que nous approuvons. Pour autant, seront-elles suffisantes ? Elles n'y prétendent pas et je me garderai donc de faire ce procès au Gouvernement. De toute évidence, le vrai débat qui s'impose est beaucoup plus large ; il est devant nous, dans les semaines qui viennent, lors de la loi de finances pour 2012.
Ces mesures sont donc circonscrites, mais elles se situent dans une perspective que tracera la loi de finances pour 2012. À cette occasion, je le dis clairement, nous soulèverons de nouveau – comme nous nous étions engagés à le faire en juin ou juillet de l'année dernière, en loi de finances rectificative, mais aussi lors de la précédente loi de finances – la question de la maîtrise et de la réduction de nos dépenses publiques. Ce sont des priorités absolues, c'est ce qui conditionnera la résorption de nos déficits et la possibilité de réduire notre endettement.
Cela peut-il suffire ? Nous sommes nombreux, y compris dans la majorité, à croire que si la priorité est bien de réduire les dépenses publiques, cela ne suffira pas à rétablir notre situation exagérément dégradée. Il faudra pour cela un second levier : celui de l'augmentation de nos recettes. Nous aurons besoin des deux.