Monsieur le président, madame la ministre, monsieur le rapporteur général, chers collègues, un cadre, des mesures circonscrites et une perspective : tels sont les trois points qui peuvent retenir notre attention ce soir.
Dans quel cadre discutons-nous ? Dans celui d'une crise dont la dimension est mondiale et non nationale, ni même seulement européenne. Une crise mondiale appellerait bien sûr une réponse politique mondiale. Loin s'en faut aujourd'hui ! La mondialisation de l'économie, notamment et surtout celle de la finance, ne s'est malheureusement pas accompagnée de la mondialisation correspondante de la politique.
Dans ce cadre très incertain et très déstabilisé, nous affichons une dette de près de 1 700 milliards, qui dépend pour les deux tiers de prêteurs extérieurs. C'est dire notre fragilité, mais aussi les limites des mesures que nous pouvons prendre. C'est aussi dans ce cadre que nous devons nous interroger sur la nature profonde du déficit, et reconnaître qu'il n'est pas seulement financier et économique ; il est peut-être d'abord politique. On le voit avec l'impuissance que le Congrès américain semble manifester à dégager une majorité capable de prendre des décisions qui s'imposent, ou devraient s'imposer. On le voit aussi à travers le jeu des États-continents que l'on a tant de mal à coordonner. La tentation pourrait dès lors être grande de se demander, comme le font parfois nos concitoyens, si, après tout, la politique sert encore à quelque chose dans le grand désordre du monde qui se présente à nous.