La conséquence de la conséquence, c'est que nous finançons ce modèle, non plus sur la richesse générée par la croissance, mais sur la dette, année après année. Cela a pratiquement commencé avec les chocs pétroliers, à la fin des années 1970 et au début des années 1980. Depuis, la dette de notre pays a été multipliée par douze !
Le deuxième facteur structurel réside – même si je sais que certains ne seront pas d'accord avec moi – dans la fin d'un modèle économique et social hérité de la révolution industrielle des XVIIIe et XIXe siècle. Ce modèle reposait, premièrement, sur une main-d'oeuvre bon marché – en fait largement exploitée, disons-le et félicitons-nous que ce soit terminé. Deuxièmement, sur une énergie peu chère et abondante, à tel point qu'on la croyait illimitée ; c'est terminé aussi, et tant mieux, car un tel modèle est explosif sur le plan environnemental. Troisièmement, enfin, sur un saut technologique et scientifique qui a permis l'émergence d'une nouvelle économie, source du développement de nos pays jusqu'à maintenant, mais arrivant à son terme.
Il nous faut donc trouver des réponses à cette double problématique : d'une part le basculement de la puissance économique, d'autre part la fin d'un modèle économique et social qui a fait notre richesse. Ces réponses sont de différentes natures.
Premièrement, à très court terme, il convient de prendre des mesures d'urgence, comme le Gouvernement l'a fait avec courage. En ce qui concerne le basculement de la puissance économique, la seule réponse équilibrée réside dans l'union de l'Europe : si elle s'unit, l'Europe sera demain la première puissance économique mondiale !
Deuxièmement, il faut améliorer la gouvernance du navire France : nous devons gagner en compétitivité au moyen de réformes en profondeur de notre gouvernance publique, au niveau de l'État et des collectivités – sur ce point, je salue ce qu'a dit notre collègue Bouvard.
Troisièmement, faire en sorte de rétablir l'équilibre des comptes publics, ce qui implique d'avoir le courage de réduire drastiquement les dépenses de fonctionnement au profit des dépenses d'investissement du futur.
Pour ce qui est de la fin de notre modèle de développement économique, prenons conscience qu'un autre émerge sous nos yeux : je veux parler du modèle du développement durable. L'énergie que nous utilisons actuellement étant limitée et chère, nous devons nous intéresser aux économies d'énergie et effectuer une transition énergétique tenant compte des implications de nos choix en matière d'écologie, notamment de réchauffement climatique – un sujet dont nous ne parlons plus, ce qui me paraît dramatique. Tel un bon joueur d'échecs, la France doit jouer chaque coup en pensant à ceux qui suivront, afin de créer les fondamentaux d'une nouvelle croissance économique. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)