Monsieur le ministre, après vous avoir écouté avec attention tout à l'heure, j'en viens à penser que Le petit Robert devra éditer un nouveau dictionnaire. Vous avez parlé avec aplomb d'un débat vertueux. Peut-être faut-il y voir un hommage du vice à la vertu ; car la vertu, je ne vois pas vraiment où elle est compte tenu du sujet et des principaux acteurs, qui sont les responsables de la situation actuelle !
Ce texte vous permet de faire adopter des modifications du Fonds européen de stabilité financière non pas du tout pour aider la Grèce – il faut arrêter de dire des sottises ! –, mais les créanciers de la Grèce, comme vous le faites depuis le début. C'est une façon de dire aux spéculateurs, aux marchés, aux banquiers, aux financiers : « Vous pouvez puisque les États vont continuer ». Ainsi, comme le disait M. Pisani-Ferry, vous donnez directement accès à la poche des contribuables. Voilà la réalité !
Selon vous, monsieur le ministre, la dette publique ne sera pas augmentée et le tour de passe-passe auquel vous vous livrez n'est qu'un petit arrangement comptable. Je vous recommande d'écouter la radio et de regarder la télévision. Vous auriez entendu aujourd'hui un responsable grec exprimer ce que tout le monde disait ici : les Grecs ne pourront pas payer.