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Intervention de Jérôme Chartier

Réunion du 6 septembre 2011 à 15h00
Projet de loi de finances rectificative pour 2011 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJérôme Chartier :

Oui, l'Italie a été attaquée hier sur les marchés, comme la Belgique l'est aujourd'hui. En effet, les marchés doutent de la détermination du gouvernement italien à sortir ce pays de sa situation budgétaire actuelle ; quant à la Belgique, il n'aura échappé à personne qu'elle connaît depuis quatre ans une grande instabilité gouvernementale, et même une absence de gouvernement depuis plus d'un an.

On l'a observé ces dernières semaines, ces derniers jours : les marchés sont très réactifs ; et ils parient ni plus ni moins que sur la fin de la zone euro, ou plutôt sur son éclatement entre une zone du Nord et une zone du Sud. Bref, ils parient purement et simplement sur la disparition de l'un des fondements de la politique européenne actuelle, de l'un des éléments prometteurs de l'Union européenne.

J'ai bien entendu ce qu'a dit Charles de Courson, avec beaucoup de justesse. Certes, faire preuve de vérité est une exigence. Mais je voudrais lui dire qu'il y a deux façons de regarder la situation d'aujourd'hui – avec optimisme ou avec pessimisme.

Regarder la situation avec pessimisme, ce serait renoncer dès aujourd'hui à l'engagement des Grecs de sortir de la situation économique et financière dans laquelle ils se trouvent. Il faut dire que réduire en deux ans un déficit de six points de PIB, c'est une performance que peu d'États occidentaux ont accomplie jusqu'à présent.

Charles de Courson a rappelé les propos du président de la commission grecque de contrôle du budget. Mais, des parlementaires très impliqués, et je dirais même garants d'un système, comme le sont aujourd'hui la plupart des parlementaires grecs, sont-ils les mieux à même d'estimer la capacité de leur pays à sortir de l'ornière ? La semaine prochaine, la troïka formée du FMI, de la Banque mondiale et de l'Union européenne se rendra en Grèce pour s'assurer de la capacité de ce pays à sortir de sa situation et à respecter le plan fixé.

J'ai confiance : ce plan, même s'il doit être amendé à la marge, sera respecté. Ne pas croire à la capacité de la Grèce à sortir de sa situation financière, ce serait ne pas croire que la zone euro pourra affronter les difficultés qu'elle rencontrera, aujourd'hui avec la Grèce, ou demain avec d'autres États.

La Grèce, mes chers collègues, c'est le premier domino : il reste debout ou il tombe, mais croire qu'en tombant, il ne fera pas tomber les autres, serait une erreur fatale. Or, parmi ces dominos, il y a des pays plus fragilisés que le nôtre, mais la France aussi serait indirectement concernée. Jérôme Cahuzac le disait tout à l'heure : la France a été attaquée sur les marchés financiers.

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