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Intervention de Alain Vidalies

Réunion du 30 juin 2011 à 15h00
Organisation de la médecine du travail — Article 1er, amendement 24

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlain Vidalies :

Ce débat est important et risque de donner lieu à des commentaires et même à des dérapages. Monsieur le rapporteur, vous aviez été bien inspiré d'accepter la suppression de cette disposition. Je pense, en effet, que ceux qui la proposent se trompent, parce qu'ils font un mélange des genres.

Il y a des questions de santé publique et des questions de santé au travail. L'article tel qu'il existe aujourd'hui ne vise que les questions spécifiques de santé au travail, c'est-à-dire les risques professionnels, les conditions de travail et la pénibilité.

Si l'amendement est adopté, on passe d'un domaine à l'autre. Et l'on est alors en droit de se demander : pourquoi l'alcool et la drogue et pas d'autres questions de santé publique d'égale importance, comme la protection contre les maladies sexuellement transmissibles ou la conduite automobile ? Ce sont des grands problèmes de société, auxquels les salariés sont confrontés comme les autres.

À partir du moment où vous passez de la protection, c'est-à-dire de la santé au travail, à la santé publique et que, à l'intérieur de cette dernière, vous montrez du doigt l'alcool et la drogue, j'ai le devoir de vous dire que votre démarche devient éminemment suspecte et nous renvoie à des heures peu glorieuses de notre histoire sociale. Quand il a été question, dans cet hémicycle, de créer les congés payés, il s'est trouvé des députés, sur les bancs des réactionnaires, pour dire qu'il ne fallait pas le faire parce que les ouvriers allaient aller au bistro pour boire. Lors du débat sur les retraites, l'année dernière, j'ai alerté sur la situation des salariés du bâtiment, qui vivent huit ans de moins que les autres. Quelqu'un qui a eu une grande promotion hier soir a alors rétorqué que, dans le bâtiment, ils fument beaucoup. On n'était pas loin du dérapage.

Je considère donc que vous faites une erreur. Ces questions peuvent évidemment être abordées, mais, ce faisant, vous passez d'un domaine à un autre. Vous faites une stigmatisation. C'est ainsi que le ressentent les syndicats de salariés, même le rapporteur en commission.

On comprend mal que cette disposition, sortie fort utilement par la porte au moment de l'examen du texte en commission, revienne par la fenêtre en séance publique.

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