Il s'agit d'un amendement de repli par rapport à l'amendement de suppression, mais c'est peut-être au fond celui qui pose le mieux le problème, puisque son premier signataire est le président de l'Association des régions de France.
À force de ne pas vouloir trancher pour savoir qui fait quoi, sommes-nous rationnels dans l'utilisation de l'argent public pour ces différentes initiatives ? Chacun sait bien que, dans le domaine de la formation professionnelle, les choses sont très compliquées ; il n'est peut-être pas nécessaire d'en rajouter.
Nous sommes en train d'organiser un système dans lequel chaque acteur a sa légitimité : l'État veut un portail national et veut piloter l'ensemble ; les régions estiment disposer de toutes les compétences nécessaires et ont déjà mis en place différents sites ; les chambres consulaires s'estiment elles aussi légitimes. Et chacun va continuer à ignorer l'autre.
Il y a là une utilisation irrationnelle de l'argent public, et cela relève bien de la responsabilité du Gouvernement. Avec cet amendement, nous ne voulons pas remettre en cause le principe d'un portail national ; nous exigeons, en tant que législateurs – puisque le Gouvernement ne l'a pas fait d'emblée –, la prise en compte de l'existant avant l'invention de nouveaux systèmes qui non seulement ont un coût, mais vont entraîner une grande confusion chez les utilisateurs.
Parfois nous avons déjà nous-mêmes du mal à nous y retrouver, alors imaginons ce qu'il en est pour ceux qui sont normalement les bénéficiaires de ces dispositifs avec la multiplication, aujourd'hui, des intervenants !
Il faut, je crois, une cohérence dans la loi, et il faut de la cohérence dans l'établissement des compétences. Le rôle des régions est bien établi ; des initiatives ont été prises ; ne rendons pas le problème plus compliqué qu'il ne l'est déjà, et évitons cette utilisation irrationnelle de l'argent public.