Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, lors de l'examen de ce texte, la semaine dernière, nous nous serions crus revenus trois ans en arrière, au moment où la banque Lehmann Brothers faisait faillite, victime de sa propre folie spéculative, menaçant d'entraîner dans sa chute l'ensemble de l'économie mondiale. Sur tous les bancs de cet hémicycle, on s'accordait alors sur un même constat : la toute-puissance des marchés plaçait le monde au bord du gouffre ; l'édifice capitaliste devait être régulé et le secteur financier moralisé.
Jeudi dernier, de Pierre Lequiller à Nicolas Perruchot en passant par Marietta Karamanli ou Noël Mamère, nous avons revécu ces moments heureux où l'esprit de concorde règne sur le palais Bourbon. Mais, malgré cette belle unanimité retrouvée de la représentation nationale, depuis trois ans, rien n'a changé. Ou plutôt si, monsieur le président : maintenant, vous nous interdisez de faire de la pédagogie. (M. Brard brandit la même affichette qu'utilisée par les députés du groupe SRC lors des questions au Gouvernement, qu'un huissier vient aussitôt lui retirer.)