La carte Vitale, mise en place par l'ordonnance du 24 avril 1996, contient essentiellement des données administratives sur un bénéficiaire de l'assurance maladie. Or elle pourrait être le support d'un testament de vie adapté au don d'organes et simplifier l'accès au prélèvement chez les patients en état de mort encéphalique. C'est possible sur le plan technique. Accéder ainsi à ces informations personnelles serait un gain de temps considérable pour les équipes médicales chargées de prélever l'organe à transplanter. Cela déchargerait aussi les familles de décisions impossibles à prendre au moment où vient de survenir un événement dramatique.
J'ai personnellement vécu à deux reprises cette situation. Mon frère est décédé d'un accident. Seul son cerveau avait été touché, il aurait pu subir un prélèvement d'organes. Aucune équipe médicale ne nous a demandé notre avis. Si on nous l'avait alors demandé, dans l'état de choc où nous nous trouvions, nous aurions sûrement refusé. Quelques mois plus tard, un de mes cousins est décédé faute d'obtenir une transplantation qu'il attendait depuis plus de dix ans…
Porter certaines de ces informations sur la carte Vitale permettrait d'alléger les lourdeurs administratives et de sauver énormément de vies.