Je suis totalement opposé aux arguments que vient de défendre Mme la ministre et je partage au contraire tout à fait la position qu'a prise notre rapporteur Jérôme Bignon, et, en tant que député de la circonscription dans laquelle se trouvent les huit cantons concernés, je voudrais apporter un certain nombre de précisions.
Avant 1967, nous avions la chasse de nuit en Vendée, dans la continuité d'une tradition immémoriale de chasse de nuit dans le Marais Poitevin. En 1967, un voeu est présenté par un syndicat de chasse cantonal, qui demande un moratoire. Ce voeu est accepté par la fédération départementale, sous la pression de l'autre marais de Vendée, le Marais Breton, où cette tradition n'existe pas.
Pourquoi cette demande d'un syndicat cantonal ? Par crainte que ne se multiplient les huttes et les tonnes au détriment des territoires de chasse communaux. Cette crainte n'était, en réalité, pas fondée puisqu'avec environ 140 huttes et tonnes cynégétiques créées, l'impact a été très modéré. Depuis quelques années, toutes les composantes de la chasse vendéenne demandent donc que soit rétablie la tradition de la chasse de nuit comme c'était le cas avant 1967.
La situation actuelle est absurde. On chasse de nuit en Vendée mais uniquement à la passée, deux heures avant le lever du soleil et deux heures après le coucher du soleil. Les Vendéens qui pratiquent la chasse à la tonne sont obligés d'aller en Charente-Maritime où la chasse de nuit est autorisée alors qu'il s'agit du même marais ! M. Jérôme Bignon l'a justement dit, les limites administratives dans le Marais Poitevin n'ont aucun sens puisque le Marais Poitevin charentais et le Marais Poitevin vendéen, c'est la même chose. Or, il y a autorisation d'un côté mais pas de l'autre.
Les chasseurs vendéens demandent donc à l'unanimité que soit corrigée cette anomalie pour renouer avec leur tradition de chasse de nuit dans le Marais Poitevin. C'est une demande très raisonnable qui doit être prise en compte. Du reste, des verrous très solides sont en place : seules les installations traditionnelles antérieures au 1er janvier 2000 seront autorisées, chaque poste fixe est tenu de tenir un carnet de prélèvement, le président de la fédération de chasse de Vendée a clairement et publiquement indiqué qu'il est en mesure de contrôler et de limiter les prélèvements dans le cadre du schéma départemental de gestion cynégétique, avec l'institution d'un plan de gestion gibier d'eau et si nécessaire d'un prélèvement maximal autorisé.
Laissons donc aux Verts leurs fantasmes et prenons une décision raisonnable et responsable. (Quelques applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)