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Intervention de Jérôme Bignon

Réunion du 11 mai 2011 à 21h30
Souhaits de bienvenue à une délégation étrangère — Article 7 a, amendements 69 2

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJérôme Bignon, rapporteur de la commission du développement durable et de l'aménagement du territoire :

La tâche est rude ! (Sourires.) Je suis calme et serein !

Nous parlons de sept cantons, alors que la chasse est autorisée dans vingt-sept départements par la loi de 2003, c'est-à-dire d'une centaine d'installations. Ces cantons n'ont pas été pris en compte, non parce qu'il y avait une volonté en ce sens, mais parce qu'en raison de dissensions en Vendée entre les chasseurs, la fédération, à l'époque, n'a pas porté leurs souhaits. Ces cantons jouxtent le département voisin de Charente-Maritime puisqu'ils sont dans le Marais Poitevin.

Il y a quelque chose que vous allez peut-être m'aider à comprendre. On a créé à un moment donné une limite administrative qui sépare la Charente-Maritime de la Vendée. D'un côté de cette ligne, il y a le Marais Poitevin, où l'on chasse à la tonne. De l'autre côté, vous n'avez pas le droit de chasser parce que ce n'est pas une tradition. Ce qui est vrai d'un côté de cette frontière intellectuelle ne l'est pas de l'autre !

En réalité, cette tradition n'est peut-être pas séculaire comme elle l'est en Baie de Somme, je le reconnais, mais qu'est-ce qu'une tradition et depuis combien de temps doit-elle exister pour être avérée ? Discutons avec nos amis de Bruxelles. Ne mettons pas en avant une fois de plus l'Europe qui punit, qui menace, qui est contre la chasse. Essayons d'avancer dans la voie d'une pacification, d'une réconciliation sur ces sujets. Cela concerne 100 installations. Dans la Baie de Somme, il y en a 250. Commençons par nous occuper de la régulation de la chasse dans les centaines d'installations qui existent et l'on verra si l'on supprime ou pas la Vendée.

M. Souchet, qui défendait la Vendée tout à l'heure, nous a expliqué que les chasseurs souhaitaient inscrire cette démarche dans un souci de régulation de la chasse, en acceptant un prélèvement maximal autorisé. J'ai l'impression que nous sommes en train de créer un problème en prenant une position dont je comprends la pertinence, madame la ministre. Je la respecte, parce que je vous respecte et que je respecte les positions du Gouvernement, mais je ne pense pas qu'elle soit susceptible d'apaiser la relation entre les chasseurs et l'Europe, entre les chasseurs et l'administration de la chasse. Nous avons une opportunité de faire un geste en expliquant aux chasseurs que nous faisons un effort vers eux mais qu'en contrepartie, les installations doivent être gérées de façon raisonnable, avec des PMA. La confiance qu'on leur accorde sera ainsi récompensée.

Si, comme le soutiennent certains Vendéens du Marais Poitevin, il s'agit d'une tradition, on discutera avec Bruxelles de ce qu'ils appellent ou non une tradition. Ne postulons pas à partir de nos débats d'aujourd'hui que ce n'en est pas une et ne vendons pas notre âme à Bruxelles contre les chasseurs au motif que cette disposition risque d'incommoder quelques associations qui, je le comprends, défendent leur point de vue.

Je suis désolé, je continue à défendre la position que nous avons prise en commission parce qu'elle est de nature à donner aux chasseurs le signal positif que l'on veut travailler avec eux.

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