Comme je l'ai indiqué dans la discussion générale, cet amendement tend à renchérir le coût des licenciements pour les entreprises afin de les dissuader de passer à l'acte.
Je profiterai de l'occasion pour dire quelques mots de Gandrange, puisque M. le ministre l'a évoqué tout à l'heure.
Si une telle disposition avait existé, on peut penser qu'ArcelorMittal aurait changé de position. En effet, à un moment donné, une entreprise fait un calcul coûts-avantages entre fermer une entreprise en payant et la maintenir, surtout quand elle produit du bénéfice, ce qui était le cas. D'ailleurs, selon nous, Gandrange aurait pu continuer à en produire si les équipements avaient été renouvelés, s'il y avait eu une véritable politique de formation du personnel – ce qui n'a pas été le cas pendant plusieurs années – et également si des contrats farfelus n'avaient pas été passés avec des fournisseurs d'électricité étrangers, ce que nous avions dénoncé à l'époque.
Je ne mets pas en cause la politique d'ArcelorMittal. L'entreprise a su mettre à profit le plan d'ancrage territorial et le plan de revitalisation, puisqu'elle forme ses propres salariés dans le cadre de ce dernier. De la même manière, le projet de stockage-captage du CO2 ne sera réalisé que si les pouvoirs publics et les fonds européens y consacrent 400 millions d'euros. Donc, ArcelorMittal est assez intelligente pour se servir dans la caisse. Après tout, elle a raison puisque c'est dans l'intérêt de tout le monde.
Ce que je dénonce, c'est le fait que le Président de la République ait cru bon, dans ce qu'il a appelé son voyage de noces, de laisser entendre qu'il sauverait l'usine de Gandrange, ce qu'il n'a pas fait.