N'est-ce pas Mme Lagarde qui, le 14 janvier, à l'occasion de sa cérémonie des voeux, indiquait qu'« un des atouts de notre compétitivité économique est de disposer d'une énergie peu coûteuse. Or, partout dans le monde, l'industrie nucléaire connaît un essor rapide, des gisements de gaz et de pétrole sont régulièrement découverts, de nouvelles technologies d'exploitation mises au point ». Pour ce gouvernement, plus de pétrole et de gaz, ce n'est pas moins de charbon et moins de nucléaire, c'est moins de renouvelables ! Comment interpréter autrement la demande du gouvernement français lors du dernier Conseil européen, le 4 février, de placer au même rang énergies renouvelables et énergies décarbonées, c'est-à-dire le nucléaire, afin de permettre à la France de tenir l'engagement qu'elle a pris, dans le cadre du plan énergie-climat, de porter en 2020 les énergies renouvelables à 23 % dans la consommation totale d'énergie finale ? Comment certains au Gouvernement ont-ils pu penser qu'ils pouvaient s'affranchir de l'application de la Charte de l'environnement que vous avez portée, madame la ministre, sur les fonts baptismaux, en particulier de son article 7, qui prévoit que toute personne dispose d'un droit à l'information, et de son article 5, qui porte application du principe de précaution ? Comment certains ont-ils pu penser qu'ils pourraient se dispenser d'associer à cette réflexion le Parlement et de consulter les élus, les acteurs locaux, les associations et les citoyens ?
Pris en flagrant délit de dissimulation, le Gouvernement cherche à gagner du temps en pratiquant un sport bien connu qui se joue en équipe, nécessite constance et endurance : le rétropédalage.