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Intervention de Henri Nayrou

Réunion du 24 mars 2011 à 9h30
Instauration d'un bouclier rural — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHenri Nayrou :

L'article 1er exprime opportunément les objectifs de cette proposition de loi en énonçant les principes essentiels de la vie en communauté grâce aux services publics : solidarité territoriale, égal accès, péréquation et autres mots fleurant bon la cohésion sociale et le pacte républicain.

La discussion de ce texte tombe à pic dans une actualité mouvementée : face à l'abstention, il ne faut plus parler pour ne rien dire, comme l'ont fait le président Grouard et l'humoriste Auclair ; il faut agir, et vite.

Lors de la campagne pour les élections cantonales, dans les territoires ruraux, accessibles ou profonds, je n'ai pas du tout ressenti ce que vient de déclarer M. Laffineur. On a d'ailleurs vu le résultat avec le vote massif de défiance à votre égard de dimanche dernier.

Je n'ai pas entendu ces grands sentiments exposés ici par les députés de la majorité ; j'ai entendu des préoccupations simples : l'emploi et le pouvoir d'achat, mais aussi la suppression, assumée ou rampante, des services publics, en raison de votre sinistre RGPP. Ces services sont pourtant indispensables pour continuer à vivre sur ces territoires de faible densité.

Les citoyens ruraux, qui ne sont pas des sous-citoyens, voient passer au-dessus de leurs têtes les millions et les milliards du bouclier fiscal de Mme Bettencourt et du débat sur l'ISF.

Les problèmes sont assez nombreux, et assez graves, pour que nous ne nous gargarisions pas ici d'explications claniques, comme l'a suggéré à juste titre Germinal Peiro. Le Gouvernement et sa majorité doivent admettre que cette proposition de bouclier rural colle parfaitement aux réalités de notre temps.

Pour beaucoup de Français, la tentation d'habiter à la campagne est grande, grâce à la qualité de vie que l'on y connaît. Je reprends ce même sondage du mois d'avril 2007, qui indiquait que 7 millions de citadins rêvaient de quitter la ville, pour des raisons que je vous épargne, et que 2,5 millions d'entre eux allaient faire ce choix dans les cinq ans à venir.

Or c'est bien ce qui est en train de se passer, puisque l'Ariège a retrouvé son niveau de population des années 30, sans que l'on puisse y voir les conséquences des actions citées par M. Laffineur.

L'INSEE estime qu'en 2040 la France verra les écarts de croissance démographique se resserrer au profit des zones rurales.

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