Je veux dire un mot de la question agricole, évoquée par de très nombreux orateurs.
Mes chers collègues, il y a quelques mois, nous débattions de la loi de modernisation agricole. Est-ce à dire que cette loi est insuffisante ? C'est ce que je crois comprendre de vos interventions. À nos yeux, elle l'était en effet. Il me semble que vous avez tous conscience des difficultés et de l'ampleur de la crise dont souffre ce secteur.
Nous en connaissons les raisons, et chacun doit assumer ses responsabilités en la matière. La raison essentielle est la politique libérale menée en Europe, au niveau mondial, mais aussi dans notre pays. Vous avez approuvé toutes les mesures de dérégulation adoptées par l'Europe ; votre majorité les a acceptées. Ainsi de la fin des stockages publics, de la fin des quotas laitiers, de la fin de la réglementation des droits de plantation sur la vigne. Voilà pourquoi je suis scandalisé quand j'entends dire que le président Sarkozy s'oppose à la dérégulation.
Mes chers collègues, j'ai rencontré il y a quelques semaines, avec plusieurs membres – de gauche comme de droite – de la commission des affaires économiques, le commissaire européen Dacian Cioloş. « Cette affaire est derrière nous », nous a-t-il dit, « mais votre gouvernement, votre pays l'a approuvée en 2008 ! ».