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Intervention de Anny Poursinoff

Réunion du 24 mars 2011 à 9h30
Instauration d'un bouclier rural — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnny Poursinoff :

Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, je salue l'initiative de nos collègues socialistes qui, au bouclier fiscal, préfèrent un bouclier rural.

Pour les écologistes, la solidarité territoriale et le développement d'une ruralité vivante sont un véritable enjeu. Face à l'urgence climatique, il faut en effet accompagner la conversion écologique de l'économie, relocaliser les activités et encourager l'artisanat, inciter au développement de l'agriculture paysanne et des circuits courts, entretenir les équipements et les infrastructures existants, maintenir un tissu de services publics de qualité et de proximité et préserver les paysages ruraux et la biodiversité.

Soutenons donc l'artisanat, les pratiques agricoles et les productions qui reposent sur l'emploi plutôt que sur le capital, qu'il soit financier ou foncier.

Soutenons l'installation des jeunes agriculteurs et la transmission des exploitations, y compris en prévoyant des solutions de logement pour les repreneurs d'une ferme.

Sauvegardons la biodiversité en promouvant l'agriculture biologique.

Luttons contre le réchauffement climatique en encourageant les circuits courts, quel que soit le secteur économique concerné.

Toutefois, il n'y a pas de vitalité économique sans un tissu de services publics de qualité. Or le Gouvernement organise leur démantèlement. Sa politique méprise ainsi les besoins des populations rurales, au premier rang desquelles figurent nos aînés, qui sont privés des services essentiels – la poste, les services de santé, les transports collectifs –, et les familles, qui ne disposent pas de crèches et assistent à la fermeture de classes.

Privilégier les lignes à très grande vitesse et fermer les lignes locales, négliger le fret : ces priorités budgétaires ne sont pas les nôtres, car il n'y a pas de ruralité vivante sans transports collectifs, y compris à la demande. À ce propos, je suis certaine que M. Grouard, qui a regretté que ce sujet ne soit pas abordé dans la proposition de loi, votera mes amendements, car ils vont dans ce sens.

En privilégiant les modes de transport les moins polluants et en réduisant les temps de déplacement, on favorise un aménagement du territoire qui ne renforce pas la concurrence et qui contribue à la solidarité et à l'équilibre territorial. Dès lors, l'effort devrait porter en particulier sur l'installation de nouveaux actifs, en développant le très haut débit et les bureaux de télétravail, même si, comme l'a très bien rappelé Germinal Peiro, on ne peut remplacer la présence humaine.

Pour conclure, je rappellerai que les enjeux de la ruralité sont liés à la réforme de la politique agricole commune, laquelle, du reste, ne semble guère concerner nos collègues de droite, qui sont très peu nombreux à assister aux auditions organisées à ce sujet.

Faire vivre nos campagnes passe par le maintien des services publics, la conversion écologique de l'économie, le développement des circuits courts et de l'agriculture biologique. C'est une nécessité pour créer des emplois de proximité et lutter contre le réchauffement climatique. Je défendrai donc quatre amendements qui permettront d'améliorer cette proposition de loi, qu'ainsi amendée nous pourrons voter. (Applaudissements sur les bancs des groupes GDR et SRC.)

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