Nous progressons dans la discussion, puisque ceux qui y étaient opposés viennent de reconnaître la légitimité des centres de rétention. La solution que vous proposez et qui est une solution estimable pour les Soninkés – je connais, moi aussi, le problème du Mali – ne peut être généralisée, pour la bonne raison que, si vous accordez une dérogation aux Maliens, je ne vois pas pourquoi les pays voisins ne demanderaient pas les mêmes avantages. Cela provoquerait une amplification de la demande, dont les effets seraient très déstabilisateurs. Je vous rappelle, monsieur Pinte, que si le chômage est élevé dans ces pays, il l'est aussi chez nous. Nous ne donnerions pas un bon signe à leurs ressortissants, et nous les inciterions même à venir chez nous si, une fois qu'ils sont sur place, nous leur donnions une aide au retour plutôt que de les placer en centre de rétention. Évidemment, si nous faisions ce choix, il faudrait généraliser cette politique et l'appliquer à des pays toujours plus nombreux. Pour ma part, j'ai le sentiment que nous serons dans l'obligation d'aller au-delà du délai de quarante-cinq jours.