Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Jean-Pierre Brard

Réunion du 3 mars 2011 à 15h00
Débat sur le rapport d'information relatif à la prescription la consommation et la fiscalité des médicaments

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Pierre Brard :

Tout cela n'est guère satisfaisant, madame la secrétaire d'État. Vous dites « ridicule » ; moi, je dis « éthique ».

En réalité, nous n'aurions pas parlé de tout cela s'il n'y avait pas systématiquement consanguinité des milieux d'affaires et des milieux politiques. Il faut trancher ce lien pour des raisons d'éthique.

Je n'ai dit à aucun moment, madame la secrétaire d'État, que votre probité personnelle était en cause, mais, par principe – j'y insiste –, il y a des choses qui sont incompatibles.

J'en viens à la question de la fiscalité des activités pharmaceutiques. Les profits réalisés sont extraordinaires. Savez-vous à quel montant s'élèvent chaque année les sommes dépensées pour embobiner les médecins grâce aux visiteurs médicaux ? 25 000 euros par médecin ! Un médecin de ma bonne ville de Montreuil, le docteur B., m'a dit que, si lui et ses confrères se laissaient faire, ils recevraient chaque jour plus de visiteurs médicaux que de patients, des gens évidemment, la plupart du temps, incompétents qui défendent des intérêts et des fortunes fantastiques et qui s'accumulent. Comme je n'ai pas beaucoup de temps, je ne pourrai pas vous montrer tous mes documents mais regardez l'évolution des dividendes de Sanofi : tandis que les gens n'arrivent plus à se soigner, Sanofi fait du cholestérol, Sanofi fait du gras !

C'est avec tout cela qu'il faut rompre, et les activités pharmaceutiques ne contribuent pas assez, madame la secrétaire d'État, aux ressources de l'État, d'autant plus que ces gens-là, tandis que vous vous abstenez de les imposer, réduisent leurs efforts en faveur de la recherche. Savez-vous combien les laboratoires européens, par exemple Servier, ou Sanofi, sous la houlette de M. Viehbacher, investissent dans la recherche et dans la publicité ? 17 % pour la recherche et 23 % pour la publicité ! Voilà comment ces marchands de soupe traitent la santé des Français grâce à laquelle ils s'enrichissent !

Qu'allez-vous donc faire, madame la secrétaire d'État, pour que cesse la complaisance fiscale dont on continue de faire preuve à l'égard des industries pharmaceutiques ?

1 commentaire :

Le 09/04/2011 à 12:16, Justine (juriste) a dit :

avatar

Sur la place de l’industrie pharmaceutique vis-à-vis du pouvoir politique, une illustration est donnée dans le documentaire "Les médicamenteurs". On y voit le président de Sanofi déclarer aux députés : “Vous adorez venir inaugurer mes centres de recherche et mes usines, j'aimerais que vous vous en souveniez un peu quand vous êtes assis à l'Assemblée nationale et quand vous votez les lois.” (réunion de députés UMP le 27 juin 2006).

Vous trouvez ce commentaire constructif : non neutre oui

Inscription
ou
Connexion