Je suis assez convaincu par ce qu'a dit M. le ministre, et la rédaction de l'amendement n° 220 est bien meilleure que tout ce qu'on nous a présenté, à l'exception évidemment de l'amendement n° 169 de Mme Boyer.
Très clairement, l'objectif est de ne pas avoir trop d'embryons congelés, mais on ne sait pas encore comment y arriver. Il est vrai que la technique de vitrification, c'est-à-dire de congélation très rapide d'ovocytes, non seulement n'est pas tout à fait au point, mais en plus n'est pas maîtrisée par tous les centres en France. On va donc avoir immédiatement des divergences entre les centres. Dans certains, on devra faire plus d'embryons, dans d'autres on en fera moins.
En outre, je pense honnêtement qu'étant donné les difficultés de cette pratique qu'est la fécondation in vitro, il faut quand même laisser un tout petit peu de latitude aux médecins et aux biologistes. C'est suffisamment compliqué pour que la loi n'entre pas en plus dans le détail en précisant s'il doit d'agir de trois ou de quatre ovocytes !
Personne ne crée des dizaines d'ovocytes pour le plaisir ! Une dizaine, c'est déjà assez exceptionnel, contrairement à ce qui est raconté ici et là. Il se trouve que la stimulation ovarienne est quelque chose qui est difficile à réguler, mais à partir du moment où l'on a un certain nombre d'ovocytes fécondés, on entre dans un stade où l'on réduit le nombre. On a d'ailleurs beaucoup moins d'ovocytes fécondés qu'à une certaine époque, justement parce qu'on a affiné les pratiques.
Il me semble donc que la rédaction qui nous est proposée est prudente. Je remercie également notre rapporteur d'avoir décrit avec une grande véracité ce qui se passe vraiment en Italie et en Allemagne. Or la vérité, c'est que ces pays, qui s'étaient engagés dans la voie d'une limitation, sont aujourd'hui en train de revenir en arrière, parce qu'il n'est pas possible de réguler à ce point-là.