Madame la présidente, monsieur le ministre, chers collègues, chaque jour, plus de deux mille personnes – hommes, femmes, voire enfants – sont interpellées et placées sous le régime de la garde à vue. Cela a été dit à plusieurs reprises, y compris par vous, monsieur le ministre : depuis 2001, le nombre de gardes à vue a été multiplié par trois.
Vous reconnaissez d'ailleurs vous-même que ce chiffre est trop élevé. Il montre en effet que la garde à vue, atteinte lourde à la liberté de personnes présumées innocentes, s'est banalisée au point d'être utilisée pour des infractions mineures, alors que la mesure devrait rester exceptionnelle.
Certains hauts responsables administratifs, voire certains de nos collègues, pourtant membres de la commission des lois, osent prétendre que c'est la loi du 15 juin 2000 qui est la cause de cette inflation.