Je suis heureux que M. Myard l'approuve. Dès lors que les frontières intérieures sont abolies au sein de l'Union, toute gestion des flux migratoires à la seule échelle nationale est condamnée à l'inefficacité, ainsi que nous l'avons souvent répété dans cette enceinte lors des débats sur l'immigration. Depuis des années, pourtant, l'Europe souffrait d'un manque de cohérence, tant dans l'organisation de l'immigration légale que dans la lutte contre les réseaux clandestins. Désormais, les Vingt-sept disposent – et c'est heureux – d'une stratégie commune et n'en sont plus réduits aux vaines incantations à la solidarité entre États membres. Il reste évidemment beaucoup de chemin à faire dans le domaine de la lutte contre l'immigration clandestine, mais cette première étape est très importante qui nous permettra d'élaborer demain, je l'espère, une politique concertée en matière de gestion des flux migratoires.
Autre priorité de la présidence française : la relance de l'Europe de la défense. La réunion informelle des ministres de la défense des Vingt-sept a débouché, on ne saurait trop le souligner, sur des mesures concrètes. La création d'un Erasmus pour les officiers européens en formation, le lancement d'une flotte commune d'avions de transport polyvalents ou le développement en coopération de la nouvelle génération de satellites militaires sont autant de signes de la volonté retrouvée de l'Europe d'avancer sur ces questions essentielles et montrent qu'à l'heure où l'Union européenne mène, sur des théâtres extérieurs, des opérations militaires complexes, l'ambition est réelle en matière de défense.
Mais l'effort de la France en direction du budget européen justifie également que nous soyons plus exigeants vis-à-vis de ce que l'Europe apporte à nos concitoyens. Nous serons ainsi des plus vigilants quant au devenir du paquet « Énergie climat », alors que la question climatique s'annonce comme une question majeure de notre siècle, comme en témoignent nos récents débats lors de l'examen du projet de loi relatif à la mise en oeuvre du Grenelle de l'environnement. L'Europe ne peut ni ne doit céder aux visions de court terme dans ce domaine.
S'agissant de la politique agricole commune et de la réflexion qui est menée sur les grands principes qui la fonderont après 2013, l'effort consenti par notre pays nous permet de rappeler que, à l'heure où sont menacés les grands équilibres alimentaires mondiaux et où les prix des denrées sont sujets à une dangereuse volatilité, la PAC a besoin d'une refondation ambitieuse et non d'un démantèlement.
Enfin, en ce qui concerne l'Europe sociale, l'heure doit être à l'ambition et, surtout, aux résultats concrets. Particulièrement dans une période comme celle que nous traversons, l'Europe se doit d'apporter une valeur ajoutée en termes de cohésion sociale et de protection des citoyens.
Le groupe Nouveau Centre, dont la perspective européenne est l'une des orientations les plus fondamentales, votera le prélèvement européen pour 2009. Il le fera avec la ferme conviction que les crises, comme celle à laquelle nous faisons face, sont autant de révélateurs de notre besoin d'Europe et que c'est en s'imposant comme le cadre de réponse à cette crise que l'Europe retrouvera le coeur de ses citoyens. (Applaudissements sur les bancs des groupes NC et sur plusieurs bancs du groupe UMP.)