La violence des mouvements qui auraient agité les marchés de change européens aurait probablement acculé nombre d'États à un sévère relèvement de leurs taux d'intérêts. Or non seulement l'euro joue actuellement le rôle d'un véritable bouclier, mais, grâce à l'Union monétaire, la Banque centrale européenne a pu opérer une baisse des taux directeurs, et nous ne pouvons que nous en réjouir.
Alors que nous étions confrontés à l'interdépendance manifeste des économies et des circuits financiers, nous avons vu s'élaborer – grâce à une méthode jusqu'alors inédite – à quatre, seize puis vingt-sept, une réponse commune à l'ensemble des États membres. Aucun d'entre eux n'ayant la capacité de parer seul aux effets de la crise et le bon sens triomphant des approches idéologiques, l'Europe s'est imposée comme le meilleur cadre de réponse et a, enfin, pu jouer tout son rôle.
L'effort de la France en faveur du budget européen est conséquent, certes, mais il n'avait peut-être pas paru aussi justifié depuis longtemps. Cet effort se justifie également parce que l'Europe continue d'avancer et que la présidence française ne s'est pas contentée de démontrer sa capacité à gérer la crise : elle a d'ores et déjà engrangé nombre de résultats concrets.
Le pacte européen sur l'immigration et l'asile, adopté le 16 octobre dernier par le Conseil, constitue à ce titre un progrès majeur pour l'Europe.