Monsieur le président, monsieur le secrétaire d'État, mes chers collègues, le débat sur le prélèvement au titre du budget européen intervient à l'heure où se manifeste d'une manière plus criante que jamais la nécessité de l'Europe unie. Nous le mesurons tous ici : les crises auxquelles nous avons à faire face ignorent nos frontières nationales et les réponses que nous pourrons y apporter n'auront d'effet que si elles sont collectives et concertées.
La présidence française, dont je tiens une nouvelle fois à saluer l'action, a permis que soit adopté à l'unanimité du Conseil un budget où les capacités d'engagement de l'Union européenne se voient confortées de 2,8 %, pour s'élever à près de 134 milliards d'euros. Ce budget, et nous nous en réjouissons, consacrera une part plus significative de ses moyens à la croissance et à l'emploi, dans la droite ligne de la stratégie de Lisbonne.
Alors que la procédure budgétaire européenne n'est pas encore parvenue à son terme, le prélèvement au titre du budget européen est évalué à 18,9 milliards d'euros. Bien que cette somme soit amenée à varier dans les faits, elle place la France au rang des États membres qui contribuent le plus au budget européen. Nul ne contestera qu'à l'heure où il est question de redresser nos finances publiques, l'effort est plus que conséquent. Par ailleurs, le Nouveau Centre se réjouit que, comme il l'avait demandé ces dernières années, le prélèvement européen soit désormais intégré dans la norme d'évolution de la dépense.
Toutefois, nous devons mesurer cet effort, qui représente moins de la moitié de la charge des intérêts la dette, à l'aune de ce que l'Europe nous apporte, en cherchant à dépasser l'éternel débat sur le juste retour des crédits européens. Sur la scène internationale, lorsqu'elle parvient à parler d'une seule voix, l'Europe existe : MM. Poutine et Medvedev l'ont rencontrée cet été sur la route de Tbilissi.
Si, en dépit des difficultés et des inquiétudes qu'elle provoque chez nombre de nos concitoyens – ne nous voilons pas la face –, la crise actuelle peut être utile, c'est en permettant l'émergence, dans les faits comme dans les consciences, d'une Europe plus protectrice. Songeons aux conséquences qu'elle aurait eues sur les économies européennes si l'union monétaire et l'euro n'existaient pas.