Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Pierre Lequiller

Réunion du 27 octobre 2008 à 16h00
Projet de loi de finances pour 2009 — Article 33 prélèvement au titre du budget des communautés européennes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre Lequiller, président de la commission chargée des affaires européennes :

…vis-à-vis de ses partenaires européens, et c'est une première.

À vingt-sept, il est possible de prendre le temps et le recul nécessaires pour forger les réponses de moyen terme et de long terme à cette crise. Ensemble, les États européens pourront plus efficacement analyser la situation réelle de leurs établissements financiers, échanger sur leurs bonnes pratiques comme sur les problèmes qu'ils ont pu rencontrer en matière de supervision et travailler à améliorer le dispositif législatif communautaire existant. De cette façon, l'Europe pourra légitimement apporter sa contribution, au niveau mondial, à la résolution d'une crise qui est bien sûr mondiale et qui, de financière, va devenir économique. Elle a d'ailleurs largement commencé à le faire vis-à-vis des États-Unis et, en fin de semaine dernière, dans le cadre du sommet de l'ASEM, qui réunissait à Pékin l'Union européenne et seize pays asiatiques.

Il est fondamental que les sommets internationaux qui seront organisés à partir de la mi-novembre réunissent, aux côtés des États du G7 et de l'Union européenne, des représentants des grandes économies émergentes, comme l'a proposé le Président Sarkozy. Il serait en effet irresponsable et contre productif de ne pas associer pleinement des pays tels que la Chine, la Russie, le Brésil ou l'Arabie Saoudite à la réforme d'ensemble du système financier mondial.

La crise que nous traversons est aussi une crise morale. Or l'Europe a des valeurs à défendre ; elle peut, en ces temps difficiles, proposer une éthique renouvelée. Ces propositions ne manqueront pas d'enrichir utilement les débats sur le nouveau Bretton Woods, dont l'idée, lancée par le Président Sarkozy, répond à notre attachement à l'économie sociale de marché.

Enfin, la crise a montré combien il est important que l'Union se dote d'une présidence stable, qui ne s'apparente pas à celle d'un chairman, mais qui soit réellement forte.

Je suis convaincu que l'Europe, comme elle a su le faire dans la crise géorgienne, saura à la fois répondre aux attentes de ses citoyens et parler d'une seule voix à ses partenaires au niveau international.

J'ai la conviction qu'il faut organiser de manière régulière, sur le modèle de la réunion du 12 octobre dernier, des sommets euro, c'est-à-dire des rencontres des chefs d'État et de gouvernement des pays de la zone euro, car les affaires économiques et financières relèvent du politique. Il convient de doter ces rencontres d'une présidence stable, afin de leur donner plus de poids. En attendant, la République tchèque et la Suède n'étant pas membres de la zone euro, il est logique que, comme cela s'est déjà produit pour la zone euro dans le passé, la France continue à présider le « gouvernement économique » jusqu'à la présidence espagnole, qui doit débuter en janvier 2010.

Dans cette crise, l'euro nous a très certainement protégés contre le pire.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion