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Intervention de François Bayrou

Réunion du 12 janvier 2011 à 21h30
Hommage de l'assemblée — Article 4, amendement 119

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Bayrou :

Je voudrais persuader l'Assemblée nationale que le but défini par la Constitution pour le Défenseur des droits n'est pas le même que celui défini par la loi pour le défenseur des enfants.

Le constituant a dit, comme chacun le sait, que le domaine du Défenseur des droits était la défense des droits et des libertés ; or celui du Défenseur des enfants n'est nullement circonscrit au domaine de la défense des droits et des libertés. La loi de 2000, que nous avons adoptée à l'unanimité, précise explicitement dans son article 1er : « En outre, le défenseur des enfants peut se saisir des cas lui paraissant mettre en cause l'intérêt de l'enfant. » Les droits objectifs de l'enfant et l'intérêt de l'enfant pour son avenir, pour la construction de sa personnalité dans des démarches de nature individuelle ou, à l'inverse, collectives – j'ai parlé du placement tout à l'heure – , ce n'est pas la même chose. Du coup, l'autorité du défenseur n'est pas de même nature. L'article 10 de la loi de 2000, adoptée, je le répète, à l'unanimité par cette assemblée, précise : « Dans la limite de ses attributions, le Défenseur des enfants ne reçoit d'instruction d'aucune autorité. »

Or le texte que nous examinons ce soir prévoit exactement le contraire : ainsi qu'il a été indiqué à plusieurs reprises, le Défenseur des enfants serait une sorte d'adjoint. Le garde des sceaux lui-même a précisé que le Défenseur des droits serait le seul à avoir un pouvoir d'injonction auprès d'un certain nombre d'administrations ou de pouvoirs. La défense des droits d'un côté, M. Étienne Pinte vient de le rappeler, et la défense de l'intérêt de l'enfant de l'autre, ce n'est pas comparable. La vocation du défenseur des enfants est beaucoup plus large et infiniment précieuse pour l'équilibre de la société française.

C'est pourquoi mon amendement n° 119 propose de rétablir dans son indépendance le défenseur des enfants.

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