Nous constatons un glissement très net du public vers le privé, auquel nous nous opposons radicalement. Ces différents articles traduisent la volonté du Gouvernement de permettre au privé de filmer et de contrôler la voie publique. Si nos amendements ne sont pas adoptés, sa politique affaiblira la distinction entre le public et le privé et, je le dis très clairement, dans le domaine de la sécurité, cet affaiblissement aura pour conséquence la fin du monopole de l'État en matière de lutte contre la violence.
Monsieur le ministre, vous êtes prêt à confier au privé cette mission de surveillance, mais vous refusez de fixer, comme nous le proposons, certaines limites en donnant au maire, qui connaît son territoire et ses administrés, la liberté de choisir, au motif que ce choix doit revenir à l'État. Une fois encore, dans ce domaine particulier, l'État réduit sa participation financière, diminue le nombre de postes de policiers – je n'y reviens pas, monsieur le ministre, car je sais que vous ne m'en remercierez pas (Sourires) –, mais il édicte de plus en plus en plus de règles administratives draconiennes. Il y a là une contradiction entre les fins poursuivies et les moyens qui y sont consacrés.
Encore une fois, je suis fondamentalement opposé à ce glissement, qui est une entorse grave aux principes essentiels de notre République.