Monsieur le ministre, mes chers collègues, il ne faut pas perdre de vue l'essentiel. En effet, il y a une divergence majeure entre nous sur la manière dont, depuis 2002 en particulier, les richesses sont partagées dans notre pays. Vous avez aggravé l'inégalité dans le partage. Reprenons seulement ce qui s'est passé depuis l'arrivée du Président de la République actuel : il y a eu la loi TEPA, le bouclier fiscal, des exonérations sociales et fiscales que la Cour des comptes chiffre à 140 milliards d'euros, et un déficit abyssal que vous avez généré avec ce que je viens d'énoncer.
Et la crise ? Vous en parlez toujours comme si elle était apparue en 2008. Ce n'est pas vrai du tout. Elle était déjà là, mais avec les crédits hypothécaires, elle est entrée dans une phase nouvelle. Mais que faites-vous depuis 2008, vous et vos collègues ? Vous utilisez la crise comme un alibi pour aggraver toutes vos politiques ? Vous ne réduisez pas les privilèges des fortunés – il suffit de voir les profits du CAC40 annoncés pour 201 ; par contre, vous tondez chaque jour davantage les gens modestes.
Monsieur le ministre, vous essayez de vous en sortir en chipotant sur le nombre d'amendements en seconde délibération cette année par rapport à celui de l'année dernière. Mais qui était au Gouvernement l'année dernière ? Si ce n'est vous, c'est votre frère. Tout cela, c'est la même farine !
Vous avez une excellente maîtrise du langage, vous dites apprécier les débats, ajoutant qu'ils sont très aimables. On pourrait les mener at five o'clock, for the tea, isn't it ?, comme dirait le prince Harry. Mais au Parlement, cela ne peut pas se passer ainsi. Nous venons débattre avec des conceptions différentes, c'est le lieu de la confrontation et de la médiation. Or vous annihilez tout cela.
Madame la présidente, je sens bien qu'il faut que je m'achemine vers ma conclusion.