…la plume ou le stylo entre les dents, et que, à travers la simple reconnaissance juridique des sociétés de journalistes ou des équipes rédactionnelles permanentes et autonomes, nous étions en train d'installer de vrais soviets.
Pourtant, ce texte vise seulement à mettre en place des éléments de régulation au vu de la situation actuelle. C'est de la responsabilité du législateur de le faire.
Nous n'avons pas la même vision des choses que vous, puisque, dans votre intervention, vous avez plutôt prôné le laisser-faire et le laisser-aller. Vous avez stigmatisé le fait que nous voudrions mettre en place des contre-pouvoirs. Oui, nous l'assumons. Mais un contre-pouvoir, ce n'est pas un transfert de pouvoirs, il s'agit de rééquilibrer les pouvoirs. Qui peut contester aujourd'hui qu'il y a, dans les médias français, un déséquilibre entre le pouvoir des actionnaires et celui des rédactions ?
Comme les orateurs de la majorité, vous avez repris l'argumentation des éditeurs de presse et des patrons de presse que nous connaissons et que j'ai moi-même eu l'occasion d'entendre récemment en les auditionnant, mais sans faire le tri. J'ai presque été déçu que vous n'ayez pas profité du débat de ce matin pour vous adresser aux journalistes, compte tenu de ce qu'est devenue la profession de journaliste et de la difficulté qu'ils ont à faire leur travail.