Le Gouvernement, je l'ai dit, a méthodiquement choisi de ne pas donner de coup de rabot au logement social. Nous avons, en effet, un retard considérable en la matière. Savez-vous que 60 000 foyers sont en attente d'un logement social ? Il faut tenir compte de la réalité du quotidien de nos compatriotes ultramarins, où qu'ils vivent. Certes, il existe des différences de degré, liées à l'évolution démographique, mais, quand on sait que la Réunion va bientôt franchir le cap du million d'habitants et que les moins de vingt-cinq ans y représentent 50 % de la population, on voit bien qu'il faut mettre en place des politiques publiques de logement et de construction. Or cela prend du temps. Aux Antilles, qui connaissent de graves problèmes de libération du foncier – qu'il appartienne aux collectivités territoriales ou à l'État –, tout ne se fera pas du jour au lendemain. Ces politiques doivent s'inscrire dans la durée.
De plus, nous ne devons pas avoir la mémoire courte : souvenons-nous de la crise aux Antilles et des engagements qu'avait alors pris la représentation nationale pour résorber au plus vite des retards dont on sait qu'ils seront malgré tout au long cours. Éviter le coup de rabot généralisé au logement social, c'est adresser un double message : nous sommes déterminés à tenir nos engagements et nous ne voulons pas perdre de temps dans le rattrapage de la politique de logement social.
Vous l'aurez compris, monsieur de Courson, le Gouvernement est défavorable à votre amendement.