Tous ceux qui ont une responsabilité en matière d'aménagement du territoire dans le domaine de l'emploi, notamment les maires, ont pu constater que la mise en oeuvre opérationnelle de Pôle emploi sur l'ensemble du territoire n'a pas altéré les efforts des missions locales. En tant que ministre du budget, j'avais 40 milliards d'euros d'économies à trouver. Sachant que la mission « Travail et emploi » demeurait prioritaire à un niveau très élevé, j'étais dans l'obligation de trouver des sources d'économie qui n'altèrent pas la politique de mutualisation et de rationalisation de ces structures.
Il a donc été décidé de maintenir les missions locales à un niveau de prestations élevé et de permettre à Pôle emploi d'assurer son développement. Restait la question de l'évolution des maisons de l'emploi. Le Gouvernement ne peut accepter la proposition consistant à augmenter de 30 millions d'euros les crédits du programme « Accès et retour à l'emploi ». Abonder les crédits de 30 millions d'euros supplémentaires équivaudrait en effet à une remise en cause complète de notre objectif de réduction des déficits. Je le répète, les petits cours d'eau font les grandes rivières, les grandes rivières font les fleuves, et pour le ministre du budget que je suis, il n'y a pas de petites économies, pas d'économies symboliques : 30 millions d'euros, c'est 30 millions d'euros ! (« Très bien ! » sur les bancs du groupe UMP.) Ne remettons pas le doigt dans l'engrenage des abondements de crédits, qui ne correspond pas aux objectifs définis par le Gouvernement.
Si je suis défavorable à cet amendement en raison du montant proposé de 30 millions d'euros, que j'estime trop élevé, des amendements de repli proposant un montant d'abondement moins important me paraissent intéressants dans la mesure où ils permettraient un « atterrissage » progressif, plus en douceur, de l'évolution des maisons de l'emploi.