Je trouve que proposer de diminuer les crédits de l'APRE au motif qu'ils ne sont pas utilisés est un peu fort de café. Tel qu'il est conçu, ce dispositif est actuellement complètement inefficace. Or, comme nous le voyons dans nos permanences, il y a des tas de demandes qui ne sont pas satisfaites.
Quant à Pôle emploi, regardez, monsieur le ministre, monsieur le rapporteur spécial, ce qu'il en est dit dans un article paru à la Une du Monde de l'économie d'aujourd'hui. Ce n'est pas nous qui le disons. La grève des salariés de Pôle emploi a été massive car ils ne peuvent plus suivre les demandeurs d'emploi. Et vous programmez une nouvelle suppression de 1 800 emplois. Comment pouvez-vous imaginer lui confier une mission supplémentaire alors que c'est déjà la catastrophe ?
J'ai un doute sur l'opportunité de ponctionner de l'argent sur le sport, la santé et la jeunesse, qui sont aussi des priorités. Cela dit, rien ne justifie qu'on diminue les crédits de l'APRE au motif qu'ils ne sont pas utilisés.
Monsieur le ministre, vous devriez trouver une solution. Le Premier ministre, qui vient d'être reconduit dans ses fonctions – ce qui n'a pas été une surprise pour moi, cela fait cinq mois que je m'en doutais – a placé, dans sa nouvelle déclaration, l'emploi et la jeunesse au rang de ses priorités. Vous ne pouvez décemment réduire les crédits en ce domaine, à moins de contredire immédiatement la déclaration du Premier ministre. Or je suppose que vous êtes d'accord avec M. Fillon. Vous devriez donc rétablir ces crédits à 150 millions. Ce n'est pas trop. C'est, au contraire, insuffisant.