Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Olivier Jardé

Réunion du 9 novembre 2010 à 21h30
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2011 à 2014 projet de loi de finances pour 2011 — Recherche et enseignement supérieur

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaOlivier Jardé :

Que fait-on en période de crise ? On relance la recherche, on relance la formation des femmes et des hommes par l'enseignement supérieur. C'est donc un budget très important pour l'avenir que nous examinons. Marqué par une stabilisation de l'emploi, ce qui représente un effort important, il permet aussi une amélioration de la qualification supérieure et de l'insertion professionnelle.

Les crédits de paiement augmentent, les engagements augmentent aussi, et ce pour des montants relativement importants. Les crédits de paiement s'élèvent ainsi à 892 millions d'euros et les autorisations d'engagement à 505 millions d'euros.

Quant au CIR, dont on entend beaucoup parler, maintient-il des laboratoires en France ? En attire-t-il ? Il est au moins une chose dont je suis tout à fait certain : il a évité des départs et permis la croissance de laboratoires établis en France. A-t-il attiré des laboratoires étrangers ? Ce n'est peut-être pas encore le cas mais son maintien pour un montant, élevé, de 4,9 milliards d'euros peut, à mon avis, rendre notre pays attractif pour des laboratoires étrangers. En outre, le CIR permet un remboursement pratiquement immédiat des investissements pour les petites entreprises.

Ce budget amplifie donc l'action menée par la France en faveur de l'enseignement supérieur et de la recherche. En période de crise, un tel effort est particulièrement sensible ; il n'en est pas moins nécessaire.

J'ai travaillé, monsieur le ministre, sur le rapprochement entre grandes écoles et universités. Si la dualité d'un système français partagé entre les unes et les autres a pu faire notre force, elle peut cependant être aujourd'hui notre faiblesse. Pourquoi donc ? Tout simplement en raison du classement de l'université de Shanghai, dont je ne suis pas sûr qu'il soit pertinent mais qui nous pénalise excessivement. Il privilégie effectivement les grosses structures à l'activité de recherche conséquente. Ce classement nous pénalise d'autant plus que les meilleurs étudiants s'y fient et que nous n'y sommes pas forcément bien placés.

Notre système de grandes écoles se caractérise par un émiettement, notamment un émiettement des financements ; et ce sont des écoles de formation professionnelle de très haut niveau, plutôt que de véritables centres de recherche.

Le Gouvernement a fait des efforts. Mme Pécresse a ainsi instauré le contrat doctoral et permis le développement des classes préparatoires dans les universités. Cependant, cela suffit-il ?

Je me permets d'indiquer cinq pistes, qui pourront intéresser tout autant le ministre du budget que la ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche.

L'enseignement partagé est tout à fait intéressant, mais il est fiscalement pénalisé. Or il est très préjudiciable que des enseignants qui exercent dans les grandes écoles ne puissent enseigner en université, et inversement.

Les Pôles de recherche et d'enseignement supérieur ne peuvent pas délivrer de masters d'envergure nationale. C'est également tout à fait regrettable. En outre, le fait que les voix des membres fondateurs et membres associés n'aient pas le même poids freine le rapprochement des grandes écoles et des universités et, souvent, le déploiement des possibilités ouvertes par la loi LRU.

Il faudrait peut-être aussi envisager de nouvelles structures fédérales, où siègeraient des personnes morales, de manière à intégrer les grandes écoles dans les universités, tout en maintenant un haut niveau de sélection.

Enfin, il conviendrait certainement, si l'on créait de telles structures, de les doter de conseils d'administration bien plus restreints.

Pour résumer, je soutiens donc l'effort de la nation en faveur de l'enseignement supérieur et de la recherche et j'invite à explorer certaines pistes, notamment en vue de la restructuration d'un système marqué par une dualité entre grandes écoles et universités.

Pour toutes ces raisons, monsieur le ministre, le groupe Nouveau Centre votera ce budget.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion