Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, le ministre en charge du plan de relance 2009-2010 vient de tirer de celui-ci un bilan idyllique : objectifs « atteints, voire dépassés », chemin de la croissance « retrouvé », « effets de la crise » amortis, « signaux économiques meilleurs ».
Or, si j'en crois les personnes que je rencontre dans ma région Nord-Pas-de-Calais, qui ne fait pas exception, nous sommes loin de ce conte de fée. Fin août, on recensait en effet, dans cette région, 365 364 demandeurs d'emploi, toutes catégories confondues, soit 35 127 de plus qu'un an plus tôt. Le chômage des catégories A, B et C a bondi de 6,4 % et plus de 66 000 jeunes pointent à Pôle Emploi. Les résultats nationaux sont à l'avenant. Le nombre des chômeurs de plus de cinquante ans a augmenté de 16,3 % en un an. Ceux-ci sont aujourd'hui 727 200, dont 48 500 dans ma région, où leur nombre a augmenté de 17 % sur un an – de 18,2 % si l'on ne tient compte que des hommes.
À quoi sert donc une économie qui, depuis des années, ne donne du travail ni à ses jeunes – le rapport du Secours catholique, rendu public ce matin, révèle ainsi que plus d'un million de jeunes vivent en dessous du seuil de pauvreté – ni à ses actifs les plus âgés ? À quoi sert une politique qui, depuis 2007, a supprimé 150 000 postes dans la fonction publique et veut en liquider 100 000 de plus d'ici à 2013 ?
Les réponses à ces questions sont à rechercher du côté des profits des entreprises du CAC 40, qui ne paient d'ailleurs que 8 % d'impôts, contre 30 % pour les PME, les PMI et les TPE.