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Intervention de Bernard Kouchner

Réunion du 9 novembre 2010 à 9h30
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2011 à 2014 projet de loi de finances pour 2011 — Action extérieure de l'État

Bernard Kouchner, ministre des affaires étrangères et européennes :

La répartition de notre aide publique au développement est ainsi constituée : 60 % pour l'Afrique, 10 % pour les pays de la Méditerranée, 10 % pour les pays tiers, dont l'Afghanistan, ce qui devrait être renforcé par les financements innovants, mais je manque de temps pour en parler. Nous devons défendre des enjeux majeurs dans les deux cas et je crois que la répartition budgétaire témoigne de cette prise en compte.

Monsieur Garrigue, l'accord de Deauville ne signifie aucune dépendance par rapport à l'Allemagne. Au contraire, c'est plutôt sur les positions françaises que nous nous sommes ralliés avec M. Medvedev.

Mais il était surtout question de l'Europe. La Chancelière Angela Merkel et M. Nicolas Sarkozy étaient d'accord tous les deux lorsqu'ils sont arrivés vendredi matin au Conseil européen. Le vendredi soir, les vingt-sept pays de l'Europe étaient d'accord et décidaient de confier à M. Van Rompuy une feuille de route pour le mois de décembre car, si l'on doit modifier les traités, c'est une question très lourde. Non seulement, il n'y a pas eu de soumission, mais il y a eu un accord européen majeur.

J'en viens au Moyen-Orient et à l'Irak.

Trente-six blessés sont arrivés cette nuit de Bagdad et ont été répartis dans les hôpitaux français. Ce n'est pas comme cela que l'on réglera le problème des chrétiens en Orient, mais c'est ce que la représentation des chrétiens d'Orient a demandé jeudi au ministère des affaires étrangères. Nous avons immédiatement accepté de mettre un avion médicalisé à leur disposition. C'était notre devoir élémentaire.

Maintenant, il faut mener une réflexion. Nous avons réussi à ce qu'un débat soit engagé aujourd'hui au Conseil de sécurité à New York sur les conditions de vie en Irak, sur la situation en Irak, parce que, en dépit de tout le respect que je dois à la communauté chrétienne et aux minorités chrétiennes, ce ne sont pas les seules victimes d'attentats. Nous devons tenir compte de cette sensibilité et faire en sorte que la situation dans son ensemble soit étudiée. Je ne sais pas ce qui en sortira. J'ai reçu la communauté plusieurs fois et les chiffres que nous avons diffèrent. Ils étaient 800 000, puis 300 000. Sont-ils encore 100 000 ou 150 000, nous n'en savons rien. Leur présence est indispensable pour l'équilibre du Moyen-Orient, pour notre notion de la culture et de la liberté de culte et de religion. Mais si les gens sont en danger, que faut-il faire ? Et ils le sont. Une discussion très intense, difficile à supporter, a eu lieu entre les autorités religieuses et les représentants de la société civile. Ce n'est pas à nous de trancher.

Madame Guigou, vous avez dit : 6 % de moins. Je réponds 6 % de plus : 3,7 % de plus en engagements et 4,1 % en crédits de paiement. Cela dépend de la comptabilisation ou non des contributions volontaires. Je pense que cela fait partie du même ensemble : les contributions internationales. C'est de l'action internationale, de l'action extérieure, et je pense qu'il faut les prendre en compte. Je déplore, comme vous, que nous n'en ayons pas beaucoup plus, mais je pense que nous avons maintenu, voire un tout petit peu augmenté ces crédits.

En ce qui concerne l'Afrique, monsieur Janquin, vous avez parlé d'ingérence. Si par hasard – alors que le vote a eu lieu en Guinée dimanche et qu'il n'y a pas eu d'incidents – cela se maintenait, et que les résultats soient acceptés de part et d'autre, quel que soit le candidat élu, il s'agirait de l'ingérence de la France et de la France seule.

Sont gagnants l'Union africaine d'abord, l'Union européenne, la CDAEO, la Cour pénale internationale, qui s'est autosaisie, l'ONU.

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