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Intervention de Bernard Kouchner

Réunion du 9 novembre 2010 à 9h30
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2011 à 2014 projet de loi de finances pour 2011 — Action extérieure de l'État

Bernard Kouchner, ministre des affaires étrangères et européennes :

Pour M. Myard, nos efforts seront couronnés de succès par le biais d'une poussée qui n'aura pas lieu.

Je partage votre analyse concernant les militants de la démocratie, que nous ne devrions pas lasser, mais conforter.

Pour l'Afghanistan, je n'ai malheureusement pas le temps d'entamer un débat auquel j'aspire par ailleurs. Les choses se modifient, mais est-ce dans le bon sens ? La conférence de l'OTAN à Lisbonne va nous présenter les résultats non seulement de la nouvelle stratégie de l'OTAN, mais aussi des efforts américains et de l'ISAF en ce qui concerne les avancées ou les reculs militaires sur le terrain.

Dans les endroits où les soldats français sont engagés, avec beaucoup de vaillance et d'invention, l'accès aux populations civiles est plus facile qu'avant, même s'il n'est pas aisé, et nous avons le projet de laisser au commandement afghan le contrôle de la vallée de Surobi au début de l'année prochaine. Je ne sais pas si cela changera beaucoup les choses, mais c'est ainsi que nous avançons vers la paix et la responsabilisation de l'armée et de la police afghanes. Vous comprendrez que je ne m'exprime qu'en termes très généraux sur ce sujet.

Monsieur Boucheron, je vous ai dit que la Turquie est un partenaire. Franchement, personne ne cherche à rejeter ce grand pays, en tout cas pas moi.

Monsieur Bocquet, le commandement de l'OTAN, ce n'était ni une catastrophe, ni une faute, mais une nécessité. Pour avoir été personnellement responsable d'un certain nombre de missions de maintien la paix, je peux vous dire qu'il est mieux de connaître l'ensemble des stratégies. Lorsque vous devez réagir au coup par coup, parce que la France est présente dans toutes les missions de la paix, avec le consentement de l'Assemblée, il est préférable de savoir vers quoi nous nous dirigeons. Ce n'est pas une faute et cela n'a pas entraîné une soumission… peut-être même beaucoup moins de soumission, si tant est qu'il y en ait eu auparavant, par rapport aux États-Unis. Je vous livre mon sentiment, sans aucun esprit polémique, et je crois que votre critique est très injuste.

Je n en dirai pas davantage sur le processus de paix. Nous militons tous pour la levée du blocus ; nous sommes les seuls à avoir critiqué l'entrée de l'armée israélienne dans la bataille de Gaza. Ce n'est, bien sûr, pas suffisant, mais notre position est claire. La France veut un État palestinien. Mais il ne suffit pas de le vouloir. Il faut aussi que nous puissions proposer à l'interlocuteur inévitable que sont les Israéliens d'évoluer et c'est ce nous tentons de faire. La Conférence de Barcelone marquera peut-être une étape ; c'est ce que je souhaite.

J'ai déjà parlé du peuple afghan, que je connais bien. Ils sont en guerre depuis tellement longtemps qu'ils ne font pas la différence avec l'un ou l'autre. Nous devons essayer de conforter une démocratie, je ne dis pas « la » démocratie, mais une forme de gouvernement acceptable par les Afghans et la communauté internationale.

Vous m'avez posé, monsieur Myard, une question très précise sur la ratification par le Parlement des traités de défense signés avec nos partenaires britanniques. Deux accords ont été signés. L'un sur les projections bilatérales militaires et l'autre sur la coopération nucléaire. En vertu des règles constitutionnelles, l'accord sur la coopération nucléaire – il engage les finances de l'État – sera soumis à la ratification du Parlement. Quant à l'autre accord sur l'engagement militaire, la décision n'a pas encore été prise par le Gouvernement. Mais je vous ai entendu, et, même s'il n'y a pas d'obligation, on ne peut préjuger la décision du Gouvernement. Le deuxième pourrait également éventuellement être soumis à ratification.

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