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Intervention de Bernard Kouchner

Réunion du 9 novembre 2010 à 9h30
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2011 à 2014 projet de loi de finances pour 2011 — Action extérieure de l'État

Bernard Kouchner, ministre des affaires étrangères et européennes :

Enfin !

On oublie à toute allure et l'on avance, un mois après, que c'était mauvais ; ce qui n'est pas vrai !

Je reprendrai chacune de vos critiques en m'efforçant de ne pas dépasser le temps qui m'est imparti.

On peut discuter à loisir des limites du réseau diplomatique, tout dépend du point de vue que l'on adopte.

Il convient d'ajouter au reste des crédits le montant de 882 millions d'euros de contributions internationales et de participation aux opérations de maintien de la paix. S'agit-il de politique internationale ou non ? Cela n'a-t-il pas un quelconque rapport avec la politique extérieure de la France ? Ces opérations de maintien de la paix peuvent être critiquées, reste que notre pays a la réputation de maintenir sa présence, de l'accroître souvent et d'être utile. Qui soutiendra le contraire ? Et cette politique n'est pas de la responsabilité de la France seule, au contraire : il s'agit d'une responsabilité internationale qui s'inscrit dans le multilatéralisme auquel tout le monde, ou presque, se rattache.

Ces engagements, monsieur Schneider, nous les tenons, et vous l'avez fort justement rappelé. Je ne prétends pas que nous allons prévoir tout ce qui va se passer, mais nous avons tenu compte de ces opérations alors qu'on reprochait auparavant au ministère, de façon très pertinente, de ne pas le faire et d'avoir sur la question un budget élastique surtout dans le sens de l'augmentation.

Quant à notre administration consulaire, lorsqu'il s'agit de l'ajuster, tout le monde pousse des cris d'orfraie parce qu'elle représente, aux yeux de nos compatriotes à l'étranger un service public de grande qualité, que l'on juge indispensable, qui autorise la délivrance des visas en liaison avec le ministère de l'immigration.

Quand nous évoquons ce budget de 2,9 milliards d'euros, nous parlons, enfin, de notre réseau culturel, qui s'agrandit et bâtit, en étroite collaboration avec les acteurs concernés – en particulier, j'y reviendrai, avec les Alliances françaises –, le rayonnement de notre langue, l'influence de nos idées, sans omettre la science. Ce débat d'idées, justement, manquait.

Quels sont les principes qui nous ont guidés, face à ces défis, pour mettre en forme ce budget 2011 ? Je m'en suis expliqué devant la commission des affaires étrangères à maintes reprises : nous avons voulu nous montrer responsables, compte tenu de la situation de nos finances publiques, des nécessités budgétaires, des déficits énormes auxquels nous avons à faire face et compte tenu de nos missions, de nos devoirs.

Nous nous sommes montrés responsables. Personne ne conteste que les normes gouvernementales de modération de la dépense publique ont été respectées, peut-être trop, selon vous, et que nous avons fait plus que notre part dans l'effort de redressement national.

Permettez-moi aussi d'insister, en réponse à M. Mancel, sur les contributions obligatoires et les opérations de maintien de la paix. Nous avons poursuivi deux objectifs, en la matière.

Le premier est la sincérité budgétaire, avec notamment la prise en compte d'un taux de change que tout le monde s'accorde à juger équilibré. Merci de l'avoir rappelé, madame Colot.

Le second est un engagement permanent et déterminé de notre ministère à encadrer autant que possible l'évolution de ces dépenses, qui représentent, je viens de le rappeler, 882 millions d'euros.

C'est une nécessité. La rigueur internationale est telle que nous sommes en permanence surveillés à ce propos.

J'ai tenu, dans ce contexte difficile, un budget qui ne sacrifie aucune de ces ambitions. En 2011, nous poursuivrons la nécessaire adaptation de notre outil diplomatique, qui est d'ailleurs largement commencée. Monsieur Mancel, vous avez raison : nous devons en permanence adapter notre réseau aux réalités et à l'évolution de nos intérêts. Vous avez appelé de vos voeux un redéploiement de nos effectifs à travers le monde. Mais c'est ce que nous faisons. On nous reproche même de le faire un peu trop.

Je sais que certains postes sont extrêmement développés par rapport à d'autres, qui ne le sont pas. Je sais que certains postes sont beaucoup plus remplis, pas seulement, d'ailleurs, par les agents de notre ministère, mais par tous les ministères. Et quand un effort de diminution est nécessaire, le ministère des affaires étrangères et européennes ne doit pas être le seul à le faire.

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