Enfin, quel bilan tirer du retour de la France dans l'OTAN ? La défense européenne, qui a servi de prétexte, n'a en rien progressé. Sans doute invoquera-t-on l'accord franco-britannique sur la maintenance des ogives nucléaires, mais il s'agit d'un accord technique et bilatéral qui ne touche en rien au concept de défense.
Le général de Gaulle avait décidé de quitter l'OTAN pour deux raisons.
D'abord, pour ne pas s'en remettre à d'autres pour assurer notre défense. Or nous voyons surgir un projet transatlantique de défense anti-missile auquel la France se rallie sans réflexion sérieuse sur sa compatibilité avec notre politique de dissuasion nucléaire. Ce ne sont pourtant ni les mêmes concepts, ni la même chaîne de décision, ni la même approche des intérêts vitaux.
Ensuite, pour ne pas se laisser entraîner dans des conflits qui n'étaient pas les nôtres. C'est pourtant bien ce que nous faisons dans le conflit afghan : si notre engagement initial était justifié, nous nous trouvons aujourd'hui le plus souvent opposés à ceux-là mêmes que nous soutenions dans les années 80.
Monsieur le ministre, l'ensemble de cette politique est un véritable problème pour la France. C'est la raison pour laquelle nous la refusons.