…ceux-là mêmes devraient se poser la question de savoir s'ils préfèrent que la frontière entre l'Islam et l'Europe se situe aux confins de la mer Caspienne ou à un jour et demi de voiture de Paris, à la frontière bulgare.
J'ajoute, monsieur le ministre, qu'il ne faut pas imaginer un seul instant que la Turquie va attendre éternellement. L'Union européenne a une croissance de 1,5 % alors que celle de la Turquie est de 10 %. Qui a le plus besoin de l'autre ? Déjà le flux migratoire s'est inversé : le nombre d'Européens partant travailler en Turquie dépasse désormais celui des Turcs venant travailler en Europe.
Ce pays souffre de clichés véhiculés par des démagogues ou des ignorants. À Istanbul, une grande université francophone, l'université de Galatasaray, forme plusieurs milliers d'étudiants par an, une élite qui aime la France et qui souffre de cette situation injuste faite à leur pays. Cessons de les décevoir !
Le deuxième sujet que je veux aborder est celui de l'Afghanistan.
Si je résume la situation, tout le monde est d'accord pour en partir au plus vite. Mais quand il s'agit du « quand » et du « comment », les discours deviennent un peu plus flous.
Monsieur le ministre, il est temps de cesser de faire du George Bush sans George Bush. Nous avons un adversaire et un seul : il s'appelle Al-Quaïda ; il est basé au Pakistan, au Yémen, en Somalie et au Nord Mali ; c'est cet ennemi qu'il faut traiter.
Si nous voulons apporter au-delà de nos frontières la démocratie, le développement et l'éducation, alors il nous faut occuper les trois quarts de la planète, et pas seulement l'Afghanistan.