Comme vous, madame la députée, je suis alarmée par les taux de chômage qui existent dans nos quartiers, notamment celui des jeunes de moins de vingt-six ans, et tout particulièrement celui des garçons de cette tranche d'âge.
Ayant noté des dysfonctionnements, je travaille, avec Laurent Wauquiez, à établir une certaine cohérence dans les politiques publiques que nous menons en matière de lutte contre le chômage dans les quartiers. Nous voulons que tous les contrats aidés par l'État puissent être fléchés vers les territoires les plus en difficulté, où nous savons que le taux de chômage est extrêmement important.
S'il faut un traitement social du chômage dans les banlieues, il faut aussi aider au développement économique de nos quartiers. C'est pourquoi, dans le cadre du dispositif ZFU, qui arrive à échéance fin 2011, nous avons mis en place un groupe de travail, présidé par Éric Raoult, dont les préconisations – que celui-ci devrait nous annoncer dans les premiers mois de l'année 2011 – nous permettront de prendre les bonnes décisions.
Par ailleurs, je tiens à saluer les entreprises qui se sont engagées à nos côtés, bien que le contexte ait été extrêmement difficile : 39 000 jeunes ont été embauchés dans le cadre de l'engagement national. Nous devons également maintenir le contrat autonomie car il permet d'accompagner les jeunes sans qualification et très éloignés de l'emploi : je pense à ceux qui – je le dis pour éviter toute polémique – ne sont inscrits ni à la Mission locale ni à l'ANPE et qui échappent totalement au maillage du service public pour l'emploi. Le contrat autonomie est un bel outil pour lutter contre le chômage qui existe dans nos quartiers.
Concernant cette forme de ZFU inversée, des propositions pourront être faites dans le cadre de ce que souhaite le Président de la République, c'est-à-dire un grand plan pour l'emploi, et notamment pour l'emploi des jeunes dans les quartiers. Il y a plusieurs pistes. Mais à l'évidence, il faut améliorer la cohérence du dispositif, de façon à assurer un vrai ciblage dans les quartiers en très grande difficulté, où le taux de chômage des jeunes est extrêmement important. C'est ainsi que nous pourrons gagner le pari du pacte républicain. Redonner de l'espoir aux jeunes des quartiers, c'est les entendre, les aider à se former, à se qualifier, mais c'est aussi leur faire comprendre – et cela, c'est une vraie posture, non une posture intellectuelle – qu'au-delà d'être des talents et des compétences, ils sont aussi les futurs acteurs économiques de notre pays.