Belle solidarité ! Nos concitoyens les plus en difficulté qui vivent dans le parc social pallieront donc la carence de l'État à hauteur de 340 millions d'euros.
Dans son principe même, cette ponction est injuste et dangereuse pour les organismes et les locataires, pour la cohésion sociale et pour l'activité économique.
Cela se traduira, que vous le vouliez ou non, par des loyers en hausse, des réhabilitations nécessaires différées ou annulées et une perte de 60 000 logements sociaux sur trois ans.
Vous accentuez cette attaque contre le logement social en diminuant le montant unitaire des aides à la construction de logements sociaux, de 10 % pour le PLAI et de 20 %, pour le PLUS. Cela entraînera des difficultés supplémentaires pour les bailleurs sociaux, dont vous aurez, par ailleurs, siphonné les fonds propres, et pour les locataires, qui subiront une nouvelle hausse de leur loyer.
Parallèlement, le nombre de contrats aidés pour favoriser l'emploi et l'insertion, notamment l'insertion des jeunes des quartiers, diminuera de 25 % en 2011. Les crédits destinés à la réussite éducative seront amputés de 7 millions d'euros et le budget de l'ACSE – vous l'avez indiqué tout à l'heure, madame la secrétaire d'État – baissera de 12 %.
Tous ces signaux concordants vont dans le sens d'un abandon délibéré du soutien aux quartiers défavorisés.
Madame la secrétaire d'État, monsieur le secrétaire d'État, est-ce la fin programmée de la politique de la ville et le désengagement total et définitif de l'Etat du financement du logement social ?