Oui, le budget consacré à la ville et au logement aggrave la précarité nationale. Il ouvre une nouvelle étape dans le désengagement de l'État et relève de l'irresponsabilité politique face à une crise du logement sans précédent.
Monsieur le secrétaire d'État, comment est-il possible de défendre un tel budget alors qu'en dehors des politiques d'hébergement, tous les autres programmes – c'est-à-dire l'essentiel – sont en baisse ?
Pourtant, la gravité de la situation devrait appeler à la mobilisation générale. Vous connaissez les chiffres de la crise : 2 millions de personnes dont 600 000 enfants sont aujourd'hui en situation de mal-logement ; 1,2 million attendent un logement social ; 100 000 personnes sont sans domicile fixe et 500 000 sont privées de logement personnel. Parmi elles, 100 000 vivent à l'hôtel et 100 000 dans des campings. Savez-vous que ces derniers, en raison de leur situation de précarité ne peuvent même plus faire valoir leurs droits de citoyen, au premier rang desquels le droit de vote ? Telle est la situation de cette France que vous refusez de voir !
Plus grave encore, les rapports successifs de la Fondation Abbé Pierre ne démontrent aucune amélioration dans ce domaine. Tout comme le rapport parlementaire de nos collègues Goulard et Pupponi intitulé : « Quartiers défavorisés ou ghettos inavoués : la République impuissante » !
Mais c'est vous et votre Gouvernement qui organisez et orchestrez cette impuissance des pouvoirs publics.