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Intervention de Marc-Philippe Daubresse

Réunion du 5 novembre 2010 à 9h30
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2011 à 2014 projet de loi de finances pour 2011 — Sport jeunesse et vie associative

Marc-Philippe Daubresse, ministre de la jeunesse :

Monsieur le président, madame la ministre, messieurs les rapporteurs, mesdames et messieurs les députés, nous examinons ce matin les crédits du budget de la jeunesse et de la vie associative. Je vais tenter de redire à M. Ménard et à Mme Girardin – mais il n'est pire sourd que celui qui veut entendre – que loin d'être en trompe-l'oeil, ce budget, en augmentation de 10 %, permettra de très forts effets de leviers. Il traduit la volonté de construire une politique audacieuse pour la jeunesse, voulue, exprimée et traduite dans les faits par le Président de la République dans son discours « Agir pour la jeunesse » en septembre 2009.

Nous avons bien sûr tenu compte des contraintes qui pèsent sur notre économie, et nous prenons notre part à la maîtrise des dépenses publiques ; nous menons à bien les réformes pour la croissance et l'emploi, tout en améliorant de manière décisive la situation de nos finances publiques. Ainsi, nous créons des « parcours sécurisés territorialisés individualisés ». Le très beau discours de René-Paul Victoria a souligné l'importance de cet aspect territorial : je partage entièrement son analyse stimulante, car la territorialisation des politiques de jeunesse est un enjeu majeur. Ces parcours doivent aussi être individualisés, car la réalité des problèmes rencontrés par la jeunesse n'est pas la même dans les territoires ultramarins, ruraux, urbains ou dans les quartiers en grande difficulté comme ceux de la Seine-Saint-Denis ; il faut donc adapter nos politiques.

J'ai tenu à ce que le budget reflète mes priorités, au premier rang desquelles la rationalisation et l'amélioration des dispositifs destinés à la jeunesse au niveau local, afin de les rapprocher des réalités du terrain. C'est le sens de la création des laboratoires territoriaux d'expérimentation jeunesse. Vous en trouverez un dans votre département de Loire-Atlantique, monsieur Ménard ; vous en trouverez un à La Réunion, monsieur Victoria ; vous en trouverez encore dans des métropoles au nord et au sud, par exemple à Lille et à Marseille ; vous en trouverez dans des départements ruraux ou semi-ruraux.

Plusieurs d'entre vous l'ont dit, ce budget ne doit pas se mesurer à la seule aune de ses crédits : c'est un budget à effet de levier. Le document de politique transversale, fourni pour la première fois cette année à l'Assemblée nationale, montre que si on rassemble tous les crédits consacrés à la jeunesse – depuis l'éducation, la formation, l'orientation et les universités jusqu'à l'emploi des jeunes et aux politiques de citoyenneté et de soutien à l'hébergement des jeunes – ces crédits s'élèvent à 75,2 milliards d'euros : excusez du peu !

La dynamique de ce budget entraîne donc plusieurs ministères, grâce à ce fameux parcours qui va de l'orientation à l'accès à l'emploi en passant par de multiples et diverses étapes, car les parcours scolaires et universitaires peuvent s'émailler de ruptures ou de fractures : je pense à l'alternance, à l'école de la deuxième chance et, en général, à toute une série de politiques dont la cohérence tient en un mot, madame Girardin : autonomie.

Nous voulons conduire les jeunes vers l'autonomie par les études. Ainsi nous donnons un dixième mois de bourse et nous avons construit 40 000 logements étudiants de plus depuis 2007.

Nous voulons conduire les jeunes vers l'autonomie par le travail : c'est pourquoi nous étendons le revenu de solidarité active et menons des actions en direction des jeunes, avec les contrats d'autonomie dans les quartiers les plus en difficulté, avec 410 000 jeunes entrés en alternance sur un an.

Nous voulons conduire les jeunes vers l'autonomie par l'égalité des chances grâce aux 6 300 places dans les internats d'excellence ou encore aux 11 000 places créées en 2011 dans les écoles de la deuxième chance.

Nous voulons conduire les jeunes vers l'autonomie par l'engagement, avec le service civique, sur lequel je reviendrai.

Ce budget reflète les choix stratégiques du Gouvernement. Je ne crois pas que l'action de l'État au profit de nos concitoyens sur le terrain se mesure au seul maintien, à la sanctuarisation, voire à la fossilisation des crédits année après année, d'autant moins que nous venons de subir la plus grave crise que le monde ait jamais connue. Elle a frappé les pays développés comme une météorite, elle bouleverse radicalement l'ensemble des enjeux de notre société, elle bouleverse la famille, les territoires, la production.

J'ai donc mis en oeuvre un dispositif qui permet, au sein de ces fameux parcours, de travailler sur l'insertion des jeunes dans l'emploi, sur la territorialisation des politiques par les laboratoires et le fonds d'expérimentation jeunesse, sur l'égalité des chances. Ainsi, nous nous adapterons à la nouvelle donne née de cette crise et aux bouleversements qui en résultent, que nous n'avons pas fini de mesurer.

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