La voie de la violence est sans issue sociale et elle est une faute contre l'intelligence.
Le temps des jeunes n'est pas celui des adultes, ni celui des politiques. Vouloir toujours plus, aller plus vite, nous montre bien que le temps est une donnée majeure pour notre jeunesse. Il nous faut la prendre en considération dans nos réglementations, nos procédures et nos décisions.
Pour ma part, je soumets à votre réflexion quelques propositions : mise en place de journées nationales des jeunes, dont le thème du vivre ensemble serait le moteur essentiel ; instauration d'aides individualisées pour des jeunes en dehors du cadre associatif ; la création d'un service d'aide d'urgence pour les jeunes momentanément en difficulté ; élaboration d'un plan de formation pour les jeunes qui se préparent à l'engagement associatif ; et pour les jeunes ultramarins qui souffrent de leur isolement géographique, organisation de séjours en métropole, avec un parcours éducatif, les jeunes métropolitains pouvant également venir découvrir l'outre-mer.
Devant l'Assemblée de la nation, je l'affirme avec une certaine solennité, afin de partager des raisons d'espérer : le vivre ensemble est possible. Je viens d'ailleurs d'un territoire où ce terme, dans son acception contemporaine, a été inventé en 1841.
À l'île de La Réunion, ancienne Île Bourbon, c'est un jeune de vingt ans, un peu rebelle, qui fit cette découverte insensée que des hommes et des femmes de toutes couleurs, de toutes cultures et de toutes croyances pouvaient partager la vie commune avec « luxe, calme et volupté ». Charles Baudelaire comprit que l'indispensable devoir d'avenir, pour tous ces jeunes déracinés de la terre, passait par le désir de l'autre, dans un espace partagé « d'ordre et de beauté ». Cela aussi fait partie de notre histoire commune.
Madame la ministre, monsieur le ministre, je fonde beaucoup d'espoir sur votre engagement pour notre jeunesse, et, confiant, je vous assure de mon soutien. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)