Il y a une faille dans la gouvernance des politiques de jeunesse dans les territoires. La décentralisation n'exonère pas l'État territorial de son rôle de pilote clairement référencé dans ses services de jeunesse et sports. Autant cette appellation renvoie à l'ardeur, à l'audace et au dépassement de soi dans l'affirmation de la santé du corps par la pratique sportive, autant le terme cohésion sociale renvoie à une pathologie du corps social et à la peur de l'autre.
Je demande au Gouvernement de veiller à la nature du message que l'on veut envoyer aux jeunes.
Il apparaît une faiblesse systémique dans ce que l'on propose aux jeunes. Dans tous les dispositifs mis en place – service civique, politique de la ville, opérations ville-vie-vacances, missions locales, information jeunesse – il manquait un engagement clair de l'État.
Votre deuxième étape du plan « Agir pour la jeunesse », que je salue, devra conduire à une politique de jeunesse cohérente, à visée sociale et éducative, générant adhésion et ferveur. La décentralisation n'exonère pas l'État de sa responsabilité de cohérence, de coordination et de nécessaire complémentarité avec les autres pouvoirs publics et les associations.
Le sentiment diffus d'absence d'espérance chez certains jeunes, et la tentation de la défiance, de la contestation et de la radicalité n'affranchissent pas ces jeunes de l'obligation ardente de responsabilité. Le plus beau cadeau qu'une société puisse offrir à sa jeunesse pour construire son avenir, c'est l'éducation.