Je pose la question, madame la ministre, quand on voit que, dans le même temps, les dérives du sport fric poussent toujours plus à la déraison.
Puisque mon temps de parole s'achève, je vais simplement ajouter quelques mots sur la formation et la « Promotion des métiers du sport ».
Nous vous avions dit, l'an passé, notre opposition à la fermeture brutale du tiers des CREPS, les deux derniers en 2011. Ces établissements de formation, emblématiques de notre politique sportive sur les territoires, ont des fonctions éducative, sociale et culturelle. Ils ne semblent plus avoir leur place dans les attributions essentiellement productivistes, exclusivement centrées sur la compétition et la performance que vous assignez aux établissements conservés.
Vous aviez justifié ce resserrement du réseau par des soucis d'économies et d'optimisation des moyens en vue de favoriser l'excellence sportive. Nous confirmons que vous avez surtout procédé à des coupes sombres dans les personnels et nous ne trouvons nulle part trace d'évaluation des économies ainsi réalisées. Au terme de ces fermetures, les parlementaires aimeraient être informés sur le bilan humain – le nombre d'emplois supprimés – mais aussi financier de cette opération.
Je ne peux m'empêcher de rapprocher cette question de l'orientation choisie d'alléger le processus de certification des formations aux métiers du sport. Vous allez, je le suppose, nous éclairer sur ce point. Quelles réalités recouvre cet allégement ? Peut-on rogner sur ce dont on peut s'honorer : une politique de formation, garantie par l'État, ambitieuse et indispensable à tous les échelons de la pyramide sport ?
Nous connaissons et nous aimons la maison sport, madame la ministre. Parce que nous l'aimons, ces régressions, parées des habits de la réforme et de la modernisation de l'État, ne peuvent pas nous convenir. Oui, les grands principes du modèle sportif français sont remis en cause. Non, l'administration déconcentrée n'est plus clairement identifiée. Nous pouvons tous témoigner du fait que l'échelon départemental s'est noyé dans les DDI en même temps que sa capacité d'expertise et d'intervention.
Vous affichez, ainsi que votre secrétaire d'État, votre volonté de mieux travailler avec les collectivités territoriales, celles-là mêmes que votre majorité a choisi d'affaiblir. Cependant, les premiers financeurs publics du sport que sont les collectivités ne sont désormais plus en mesure de compenser ces désengagements de l'État.