Sur cette enveloppe reconduite, je tiens à souligner que la part destinée aux régions est en augmentation de 3 %.
Je sais que certains d'entre vous considèrent que ce budget est insuffisant. Les derniers 25 millions d'euros du plan de relance versés en 2010 n'ont en effet pas été consolidés au PLF 2011. Permettez-moi cependant, mesdames et messieurs les députés, de souligner que cette enveloppe est importante au regard de la situation actuelle des finances publiques. Il y a quelques années, comme l'a rappelé Christian Kert, les crédits affectés à la restauration des monuments historiques se situaient autour de 300 millions d'euros par an. C'est donc un engagement clair du Gouvernement en faveur de nos monuments et de notre patrimoine, dont je ne cesserai jamais de dire qu'ils sont une richesse vivante pour notre économie, pour notre attractivité, mais aussi un investissement avisé pour l'avenir. Entretenir aujourd'hui, c'est aussi investir pour avoir moins à restaurer demain.
Par ailleurs, l'effort réalisé en faveur des monuments historiques n'appartenant pas à l'État se poursuit en 2011, pour atteindre 53 % des crédits de l'action « Patrimoine monumental ». Ce sont les preuves d'un engagement fort et d'une ambition économique et touristique importante à destination des collectivités locales.
Cet accent mis sur le développement des territoires, vous le retrouvez pour les musées, dont le budget augmente de 26 millions, pour atteindre 372 millions d'euros. Le plan musées proprement dit pourra s'appuyer en 2011 sur 25 millions d'euros, sur les 70 millions prévus jusqu'à 2013. Ce plan concerne des projets de rénovation et d'extension pour 79 établissements de nature très différente et répartis sur l'ensemble du territoire, y compris l'outre-mer.
Dans ce dispositif, l'État joue pleinement son rôle d'incitateur : il s'agit de créer un effet de levier favorable au développement de l'attractivité de nos régions. Je sais, monsieur Herbillon, que vous attachez un grand prix aux critères retenus pour la sélection des établissements par la direction générale des patrimoines. Sachez que des critères précis et rigoureux ont été retenus : la qualité du projet scientifique et culturel, le développement du territoire, l'ambition architecturale des projets de rénovation ou de construction, enfin l'équilibre dans les types de musées éligibles – musées des beaux-arts, musées de société, musées d'histoire.
Il ne s'agit ni de saupoudrer ni de disperser notre action, mais bien de favoriser le rééquilibrage de l'offre culturelle entre les territoires et de développer une ambition stratégique, dans un dialogue renouvelé entre l'État et les collectivités locales. À l'aube du XXIe siècle, offrir à chacun, dans chaque territoire, une part d'un patrimoine universel, doit être une ambition renouvelée pour mon ministère. Une forêt ne peut croître sans tenir compte de la vitalité et de la diversité de ses espèces ; il ne peut y avoir de musée sans créer un « désir de musée », il ne peut y avoir de spectateur pour nos grands lieux culturels sans un « regard instruit » par les établissements de proximité. C'est tout le sens de mon action dans ce domaine et du dialogue fécond et constant que j'entretiens avec les collectivités locales, qui ont décidé de m'accompagner pour le plan musées.