Chacun mesure ici combien sont fortes les contraintes qui pèsent sur le budget de l'État. Néanmoins, je tiens à dire que je me suis fortement engagé afin de préserver cet « État culturel », parfois décrié ici, souvent admiré en Europe et dans le monde.
Cette politique de développement culturel ne va pas de soi. Sous l'impulsion d'hommes illustres, avec le concours de personnalités anonymes et dévouées, elle est pourtant née de la patiente construction d'un système qui puise dans la mémoire collective de la nation l'énergie nécessaire pour s'adapter au monde contemporain. Et contrairement à ce qu'a laissé entendre l'un de vos éminents intervenants, je n'ai pas oublié Jean Zay. À mes yeux, l'un ne va pas sans l'autre : il n'est de projet ambitieux sans une mémoire partagée, il n'est de bonne gestion sans une claire vision de l'avenir.
Le budget de la mission « Culture » pour 2011 est un budget consolidé, c'est un budget préservé, c'est aussi un budget qui nous permet d'afficher notre ambition culturelle et de donner corps aux nouvelles priorités d'action de mon ministère. Il est en effet en légère augmentation, de 1,1 %, à 2,7 milliards d'euros, hors crédits de la réserve parlementaire et avant les transferts. C'est un budget conforté, si l'on songe par exemple à d'autres États membres de l'Union européenne qui ont choisi de tailler, parfois massivement, dans les budgets de la culture pour faire face à la crise de leurs finances publiques.