Je souhaite m'arrêter un instant sur les crédits que vous consacrez au programme « Patrimoines ». Il s'agit de crédits satisfaisants, sanctuarisés dans le cadre de la programmation triennale, pour reprendre les termes de M. Dell'Agnola. Sur ce point, je tiens à relayer le plaidoyer de M. de Charette, afin que la province ne soit pas oubliée, même si personne ne saurait contester sérieusement le rôle prépondérant de Paris dans notre vie et notre animation culturelles.
Vous le savez, les monuments historiques sont à plus de 55 % la propriété des communes, l'État n'en détenant qu'un peu plus de 6 %. Le rôle des communes dans la conservation et la transmission du patrimoine est donc fondamental. Or chacun sait que les finances des collectivités territoriales ne leur permettent pas toujours de faire face aux importantes dépenses entraînées par les travaux de restauration. Par exemple, la ville d'Avranches dans laquelle vous êtes venu, monsieur le ministre, doit consentir un effort très important – un peu plus de 2 millions d'euros – pour restaurer une église. Je pourrais encore citer le cas de Granville, qui a dû fermer une église, faute de pouvoir dégager les budgets suffisants.