Comme la Philharmonie : dans la douleur des crédits absents ?
Qui ici nierait l'importance d'ouvrir de nouveaux grands équipements parisiens si nécessaires au rayonnement de la France ? Personne, en tout cas pas nous ! Seulement, dans la tempête, il faut plier les voiles. Il ne s'agit pas d'être conservateur mais de conserver les capacités d'action sans lesquelles la vie de chacun serait différente.
Partout, dans notre pays, souvent loin des yeux de Paris, la culture s'offre au plus grand nombre. Notre pays fourmille de mille initiatives dont un seul trait de plume peut ôter l'efficacité. Au nom de la prétendue responsabilité, il faudrait aujourd'hui en réduire le nombre, fermer ici pour ouvrir là-bas. Combien de scènes nationales voulez-vous ouvrir cette année ? Cinq, six, sept ? Combien voulez-vous en fermer ?
Si les centres chorégraphiques s'en tirent bien, qu'en est-il des scènes de musiques actuelles ? Baisse des crédits de 27 %, baisse de 46 % du nombre de salles financées, et pourtant dix SMAC sont en construction. Comment peut-on, en diminuant les crédits des scènes conventionnées de 4 %, en augmenter le nombre de 17 % sans diminuer drastiquement chaque subvention et donc attenter aux marges artistiques de ces équipes ?
Vous mettez aussi sur le devant de la scène « la culture pour chacun » pour, dites-vous, créer du lien social et non de l'intimidation sociale, pour faire pièce à la culture pour tous qui aurait pour seul objet, en aidant tout le monde, de faire que tout le monde aille dans le même sens ; celui de la culture pour chacun serait d'aider ceux qui veulent une chose qu'ils ont le droit d'obtenir. Cette opposition simpliste dénature la culture pour tous et l'action menée par votre ministère depuis des lustres.